La fidélité est une vertu très éprouvée aujourd’hui, frappée par le doute de sa validité quand tout est mouvant et inconstant, seulement comprise pour une carte d’achat ! Elle est de fait difficile quand tout change, quand le conjoint évolue dans le mariage, quand l’Eglise elle-même semble changer. Pourtant face aux trahisons, aux infidélités, au manque de constance, nous souffrons. Face à notre cœur pécheur et versatile, nous n’osons y croire.
Elle nous confronte au temps et à la durée. Ses deux petites sœurs sont la constance et la persévérance. Elle est une vertu de la mémoire pour Thomas d’Aquin.
Comme pilier du mariage, la fidélité pousse vers l’autre pour l’aimer plus que parce qu'on l’aime. L’amour augmente quand on est fidèle. Elle pérennise l’amour dans le sacrifice quotidien après l’enthousiasme des débuts de l’engagement conjugal ou religieux.
La racine du mot est la même que la foi, fides, non pas théologale et venant de Dieu, réponse de l’homme, construite sur sa volonté. Pouvoir ou vouloir être fidèle ? Thomas d’Aquin dit bien que c’est une vertu de la volonté.
Attribut majeur de notre Dieu, c’est ce qui assure notre salut. Dieu est fidèle tout en s’adaptant à nos changements incessants. "Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton Seigneur" (Mt 25, 21).
Fidèle est un mot appliqué à ceux qui suivent le Christ, appuyés sur la fidélité divine. Combien de fidèles à la Croix ? A l’épreuve de la persécution, les infidèles le sont par lâcheté ou par trahison, comme les apôtres ou Judas.
Concrètement, la fidélité dans la prière reste une gageure. La pratiquer régulièrement, quitte à choisir la brièveté, plutôt que beaucoup et peu souvent.
Résolution : En rentrant dans le triduum pascal, je renouvelle ma fidélité à Jésus par une prière, même et surtout parce que c’est difficile.