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Le “tribunal” de la confession salvatrice de Padre Pio

PADRE PIO,I ABSOLVE YOU
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Aliénor Goudet - publié le 08/04/22
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Padre Pio (1887-1968) ne doit pas sa réputation à ses stigmates ou son prétendu don de bilocation mais à ses qualités de confesseur.

Italie, 1923. Le soleil vient à peine de se lever sur le couvent de San Giovanni Rotondo, mais déjà des dizaines de personnes attendent devant le confessionnal du Padre Pio. Afin de voir un maximum de monde, chaque confession ne dure que quelques minutes. Et malgré cela, le padre est capable de passer jusqu’à dix-neuf heures par jour dans son confessionnal. 

Lorsqu’il était encore séminariste, l’un de ses professeurs lui avait dit qu’à cause de sa santé fragile, être prédicateur ne lui conviendrait pas, mais qu’il lui souhaitait de devenir un grand confesseur. Des mots prophétiques, puisque le capuçin ne ménage pas sa peine pour purifier les âmes de ses paroissiens. 

Un confesseur sans filtre

Le sentiment des personnes qui se présentent à lui oscille entre ferveur et angoisse. On voit de temps en temps certains pénitents sortir du confessionnal en pleurs, furieux ou complètement retournés. La confession n’est-elle pas le sacrement de la pénitence et de la délivrance ?   

Pourtant, on entend parfois le padre s'énerver. "Partez !" dit-il à ceux qui n’ont pas la ferme intention de changer leurs mauvaises habitudes. "Dieu est plus clément avec toi qu’avec Judas !" dit-il à celui qui avait touché à l’occulte. "Vieux cochon," dit-il à un homme qui trompe son épouse. Il les chasse sans scrupules, en leur ordonnant de revenir uniquement lorsqu’ils seront prêts à se repentir sincèrement. 

Vieux ou jeune, femme ou homme, tous sont confrontés à la sévérité du père Pio. Si l’on dissimule ses fautes, si l’on n’y met pas tout son cœur, si l’on manque d’humilité… Rien n’échappe aux yeux du capucin. Les pénitents qui attendent leur tour retiennent leur souffle, appréhendant leur "jugement". Beaucoup se demandent s’ils ne feraient pas mieux d’aller voir un autre prêtre. Malgré les doutes, peu sont ceux qui quittent la file. 

Car ceux qui viennent le cœur meurtri par la honte du péché et qui n’arrivent pas à s'exprimer, trouvent en Padre Pio un être compatissant. Beaucoup sont bouleversés par la capacité du père Pio à lire dans leur cœur. Ce sont des larmes de soulagement qui coulent sur leurs joues en sortant du "tribunal". 

Un sacrement salvateur

De longues heures après la tombée de la nuit, Padre Pio renvoie le dernier pénitent. Mais pas le temps de bailler. Après un repas frugal, il se rend dans sa cellule pour prier à nouveau. À genoux devant le crucifix, le padre verse des larmes. C’est à ce moment, dans la solitude, que le doute et l’angoisse se saisissent de lui. 

Fait-il bien de chasser les pénitents récalcitrants ? Emploie-t-il les bons mots lorsque le Christ lui permet de lire dans leurs cœurs ? Une souffrance se manifeste dans son âme à chaque fois qu’il refuse à quelqu’un l’absolution. Il y a tant de personnes sur cette terre qui n’ont pas accès aux sacrements…

- Seigneur, est-ce bien ainsi que je dois prendre soin des âmes que tu m’envoie ? 

Mais Pio ne peut se résoudre à laisser ces âmes ingrates continuer à prendre le sacrifice de Jésus à la légère. Si l’on gardait toujours à l’esprit ce sacrifice, on ne s’égarerait jamais. Mais les hommes sont pécheurs et la confession est le chemin pour revenir vers le Christ. Et si l’on y va à reculons ou les yeux bandés, comment espérer arriver au bout ? 

Il faut se repentir avec une parfaite humilité. Que l’on dise tout, sans excuses et avec un désir profond de faire pénitence. Il n’existe pas un recoin de l’âme que Dieu ne puisse voir, mais Il laisse à l’homme le soin de se révéler. Rien ne plaît plus à Dieu que de lui rendre un peu de l’amour infini que Lui offre chaque jour. 

Padre Pio confesse jusqu’à sa mort en 1968, en conseillant de nombreux fils et filles spirituels. Il recommandait de se confesser tous les dix jours pour conserver une âme saine. Et rien de tel qu'une sérieuse confession pour célébrer Pâques.

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