Avec la pudeur, on pense à une attitude de "gêne devant ce que la dignité de la personne semble interdire" et de "respect de l’intimité". En négatif, on pense plutôt à un sentiment de honte, de gêne, spécialement par rapport aux actes sexuels ou à la nudité. Ses synonymes sont la réserve, la retenue, la modestie. Cette attitude devient une vertu avec Thomas d’Aquin qui la perçoit au contraire comme une peur de la honte et du déshonneur. Elle vient de la tempérance. Pour Aristote, c’est la "peur d’une mauvaise opinion de soi".
Pourquoi un tel respect de soi et des autres ? Parce que la pudeur est protectrice. Elle est bénéfique pour soi-même et pour les autres. En effet, elle permet de se respecter soi-même et de respecter l'espace de l'autre, de ne pas envahir son intériorité. La pudeur est une question de respect individuel et mutuel, et non pas la honte du corps. "Là où il y a de la gêne, il y pas de plaisir" (proverbe). Au contraire, la pudeur participe aux joies du désir, en préservant la liberté.
Ressentie surtout devant les étrangers, elle concerne aussi les proches, elle enrichit l’approche amoureuse. Les enfants la ressentent tout naturellement, et elle n’est donc pas que culturelle.
La pudeur diminue beaucoup avec la pratique du péché, qui parfois justifie l’impudicité, son contraire. L’érotisme actuel tue la pudeur qui devient inconnue, voire combattue, et crée l’habitus inverse.
Ambigüe parfois, elle se situe dans une moyenne entre la pudibonderie, pudeur exagérée jusqu’au ridicule ou sexualité jugée impure, et l’impudicité, l’indécence, l’exhibitionnisme, qui peuvent être la recherche de la séduction en imposant son intimité à l’autre.
Résolution : Je rectifie une habitude qui ne respecte pas mon corps, ou celui de mon conjoint, si je suis marié.