Quatrième vertu cardinale, elle est tout simplement la modération dans les plaisirs sensuels. Voilà pourquoi elle a peu de succès aujourd’hui. Son but est pourtant de rester maître, et non pas esclave, des plaisirs qui pourtant peuvent être très bons. Elle consiste à maîtriser les plaisirs pour qu’ils soient plus purs et plus libres. On connaît le dégoût du goinfre ou de l’anorexique, les deux excès à fuir. Malheur à celui qui subit les besoins de son corps, sans pouvoir les régler et dans le jansénisme. La liberté est fort appréciée dans la pensée ou dans l’action, mais connaît ses limites dans le plaisir ! Au jansénisme castrateur a succédé le "jouir sans entraves", alors qu’avec la tempérance, il s’agit de jouir mieux.
Oui, la tempérance conduit à la liberté et au bonheur. On la qualifie aujourd’hui de sobriété heureuse, en découvrant que la qualité vaut mieux que la quantité. Bien sûr, la tempérance porte sur les désirs les plus nécessaires, donc les plus importants. Mais on apprend à contrôler les plus impérieux en s’exerçant sur les plus anodins. Elle a besoin de la prudence pour discerner et de la force pour exister.
Concrètement elle s’exerce sur les biens consommables, comme les smartphones, les écrans, les divertissements, mais aussi sur les passions mauvaises, ou émotions négatives : colère, haine, envie, jalousie…
Bien vivre et aimer Dieu d’abord, et puis les autres, conduit à hiérarchiser nos divers amours et à gouverner nos instincts. On ne conserve un amour authentique envers les personnes ou les choses que par la tempérance. Saint Augustin peut décrire ses trois sœurs cardinales : "La force pour ne pas être ébranlé par les tentations, la justice pour orienter vers le bien, la prudence pour discerner toutes choses et ne pas se laisser surprendre par la ruse".
Résolution : Choisir une tempérance à exercer. Comme par exemple les écrans (téléphone, télévision), un loisir inutile, une habitude mauvaise…