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À Paris, au centre des réfugiés ukrainiens, de nombreux bénévoles russes

centre d'accueil ukrainiens à Paris

Des centaines de réfugiés sont accueillis tous les jours au centre "Accueil Ukraine", installé Porte de Versailles à Paris.

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Elisabeth Paz - publié le 02/04/22
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Chaque jour, le centre des réfugiés, Porte de Versailles, à Paris, accueille des centaines d'Ukrainiens. S’ils sont aidés dans leurs démarches par bon nombre de leurs compatriotes, ils peuvent aussi compter sur l’aide de bénévoles russes.

Selon le Premier ministre Jean Castex, 26.000 Ukrainiens sont entrés en France depuis le début de la guerre en Ukraine. Environ 10.500 ont reçu une autorisation provisoire de séjour. Au total, près de 100.000 réfugiés sont attendus par le gouvernement. Pour les accueillir, un immense centre, "Accueil Ukraine", a été installé à Paris. Situé au Parc des expositions de la Porte de Versailles, il est ouvert sept jours sur sept, de 9h à 18h. Ce grand hangar de 5.000 m2 accueille plusieurs centaines de personnes par jour. La préfecture d'Île-de-France, l'Office français de l'Immigration et de l'Intégration (OFII), la mairie de Paris, la CPAM, le SAMU social et plusieurs associations dont France terre d'asile, l'Armée du salut ou encore Coallia, permettent aux réfugiés d’organiser leur vie d’après. La majeure partie des personnes qui y travaillent sont bénévoles. Parmi eux, des dizaines de traducteurs. Inscrits via des associations, ils se relaient tous les jours et aident les réfugiés à accomplir leurs démarches administratives. Si parmi eux, il y a des Ukrainiens, ils sont aussi nombreux à être d’origine russe. 

Une aide qui touche les réfugiés ukrainiens 

Depuis deux semaines, Olga aide ainsi les fonctionnaires de l’OFII à enregistrer des Ukrainiens, à leurs délivrer des titres de séjour et à leur expliquer leurs droits en France (allocation, autorisation de travail, etc.). "Mes parents sont des réfugiés politiques russes. Certes, je n’ai pas connu la guerre, mais j’ai aussi été obligée de fuir ma patrie. À l’époque, nous étions soutenus par de nombreuses personnes. Aujourd’hui, je veux à mon tour aider les autres", confie cette comptable de 32 ans, originaire de Kazan.  

Dans la salle voisine, où il est question d'hébergement. Anastasia est assise à l’accueil à côté d’un travailleur social. Elle explique à ceux qui viennent d’arriver qu’ils pourront obtenir un logement temporaire dans une région grâce à France terre d'asile. "J’ai des cousines en Ukraine. Je ne peux pas les aider depuis la France car la communication avec elles est rompue à cause de la guerre. Je ne sais pas où elles sont actuellement. En venant aider ici, j’espère que quelqu’un d’autre pourra les aider là-bas", raconte cette étudiante en Master de psychologie. Si au début, elle appréhendait la manière dont elle sera reçue au centre par des réfugiés, aujourd’hui elle s'y sent à sa place. "Certains me demandent d’où je viens. Je leur dis que je suis Russe et ils me remercient pour mon aide. C’est très touchant !", glisse-t-elle. 

Devoir d’aider ceux qui souffrent de la guerre 

Un peu plus loin, dans une garderie improvisée, des enfants dessinent et jouent avec des volontaires de la mairie de Paris. On les entend parler le russe avec Diana. Cette jeune femme de 30 ans y vient chaque week-end pour aider d'autres bénévoles pendant quelques heures. "Je suis mère de deux petits garçons. Ça me déchire le cœur de voir des mamans comme moi devoir fuir leur maison toutes seules avec leurs enfants. Il était important pour moi de venir les soutenir", explique-t-elle. 

À côté, Olga montre à une jeune Ukrainienne comment laver le nez de son bébé avec du sérum physiologique. Cette auxiliaire de puériculture, âgée de 46 ans, devait partir à Moscou pour rendre visite à sa maman. Son voyage a été annulé à cause de la guerre. Elle a donc décidé de consacrer ses vacances au bénévolat dans ce centre : "C’est mon devoir d’aider ceux qui en souffrent, surtout qu’il s’agit des gens qui parlent la même langue que moi et qui sont de la même confession que moi, orthodoxes". À côté d'elle, un jeune homme a des larmes aux yeux. Il essaie de rassurer une personne âgée qui attend son bus à destination des Landes. "Je n’ai jamais vu autant de détresse. Je me sens si coupable de cette guerre. En venant ici, je fais en quelque sorte "pénitence''", confie Vladyslav, 25 ans. Comme des milliers d'autres Russes, il estime qu'il doit s'engager contre cette guerre et espère qu'elle prendra bientôt fin. Et en attendant, il fera de son mieux pour aider le peuple ukrainien. 

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