Si la date était connue, l’heure et le lieu était encore incertains. Charles de Foucauld sera canonisé le 15 mai 2022 à 10h lors d’une messe présidée sur la place Saint-Pierre de Rome. Neuf autres bienheureux seront canonisés en même temps dont César de Bus (1544-1607) et Marie Rivier (1768-1838).
Pour la première fois depuis octobre 2019 et la canonisation de 5 bienheureux parmi lesquels se trouvait le cardinal John Henry Newman, la place Saint-Pierre devrait retrouver les foules des grands jours pour célébrer dix nouveaux saints. La pandémie de Covid-19 a en effet empêché ce type de cérémonie qui attire généralement à Rome des milliers de fidèles. 2020 avait même été la première année sans canonisation célébrée depuis 27 ans. Et l’année suivante, seule une nouvelle sainte – Margherita di Città di Castello – avait été proclamée mais par une canonisation dite “équipollente” qui n’a pas nécessité une célébration liturgique présidée par le Pape.
Des pèlerinages organisés par les diocèses
Le lieu et l’heure étant désormais connus, les diocèses vont désormais pouvoir s’organiser afin de proposer aux fidèles qui le désirent d’assister physiquement à cet événement. Celles et ceux qui ne pourront pas y aller devraient néanmoins avoir la possibilité de suivre ces canonisations sur KTO.
Pour mémoire, c’est le 27 mai 2020 que le pape François avait annoncé la prochaine canonisation de Charles de Foucauld, près de 100 ans après l'ouverture de son procès en béatification, entamé en 1926. Après la reconnaissance d’un premier miracle en 2005 par Benoit XVI le faisant accéder au statut de bienheureux, François a reconnu l’attribution au bienheureux Charles de Foucauld d’un deuxième miracle, ouvrant la voie à la canonisation prochaine du Français.
Mystique du désert
Beaucoup connaissent de lui sa très belle prière d’abandon, "Mon Père je m’abandonne à toi". Mais sa vie mérite elle aussi le détour par sa radicalité et son dépouillement. Ce Français, après avoir mené une carrière de militaire, marquée par une vie dissolue, a vécu ensuite une existence de foi et d’évangélisation par l’exemple au milieu des Touaregs dans le Sahara algérien au début du XXe siècle avant de mourir assassiné en 1916. Il a témoigné toute sa vie d’une grande cohérence de son apostolat de prière, de silence et d’amitié au milieu de ses frères musulmans. Sa manière d’évangéliser et de porter Jésus est reconnue comme un modèle, les "pauvres" étant pour ce mystique du désert ceux qui n’avaient jamais entendu parler du Christ.