Cette année, Anne-Cécile, 36 ans, a à cœur d’entraîner ses enfants sur le chemin du Carême. Professeur des écoles, elle avait du mal, jusqu’à présent, à donner du sens aux petites privations qu’elle soufflait à ses enfants. Mais depuis le début du Carême il y a quelques semaines, plus besoin de les encourager, ses cinq enfants âgés de 3 à 11 ans regorgent d’idées d’efforts : ils décident d’eux-mêmes de se priver de goûter, de ne pas mettre de confiture sur leurs tartines… Le secret de leur motivation ? Ils savent que toutes leurs petites privations sont transformées en don financier pour venir en aide à un village de Madagascar récemment dévasté par deux cyclones successifs. "Avant d’atterrir à la Réunion où nous habitons, nous étions expatriés à Mayotte, et de là nous avons visité Madagascar. Aider la population malgache est donc très concret pour eux. A Manajary, sur la côte est, 95% de la ville a été détruite, le toit de la cathédrale a été arraché. Ce qu’ils arrivent à ôter de leur quotidien, on le partage", confie Anne-Cécile.
Concrètement, une pile de petits papiers bleus est disposée dans le coin prière, et le soir, chaque enfant écrit ou dessine l’effort qu’il a réalisé dans la journée. Samedi saint, Anne-Cécile fera le "compte" de toutes les privations, et enverra la somme correspondante à une association à Madagascar. C’est aussi l’occasion de prendre du temps pour Dieu. Quand l’un de ses enfants se prive de goûter, Anne-Cécile l’invite, durant ce moment, à réciter un Je vous salue Marie. Devant tant de bonnes volontés, nul doute que le toit de la cathédrale de Manajary soit rapidement restauré !