Question révélatrice d’une époque où tout doit être sous contrôle voire parfaitement planifié. Silence. Rougissement. Comment affronter le regard surpris, voire réprobateur, de l’autre ? Si je réponds oui, je passe pour une folle. Si je réponds non, pour une demeurée fort peu au fait des moyens de contraception. Et si vous bottiez en touche en exprimant vos sentiments ? Vous ressentez de la peur ? C’est bien légitime et quiconque peut le comprendre. Confier ses peurs, ses angoisses, permet à son interlocuteur, s’il est un tant soit peu à l’écoute, de rassurer, de consoler, de manifester son soutien. "On a le droit d’être chrétien, ouvert à la vie, et d’être en souffrance quand on est surpris par l’arrivée d’un bébé", abonde Hélène Perez, conseillère conjugale, qui parle de "sidération" pour qualifier la réaction de bon nombre de parents qui la consultent dans ces circonstances.
Vous ressentez de la joie ? N’allez pas l’étouffer sous trois tonnes de honte et de culpabilité, exacerbées par les remarques de votre entourage. Saisissez-vous de cette joie, aussi timide soit-elle, laissez-la s’épanouir, protégez-la et exprimez-la, comme y engage le pape François dans Amoris Laetitia :
À toute femme enceinte, je voudrais demander affectueusement : protège ta joie, que rien ne t’enlève la joie intérieure de la maternité. Cet enfant mérite ta joie. Ne permets pas que les peurs, les préoccupations, les commentaires d’autrui ou les problèmes éteignent cette joie d’être un instrument de Dieu pour apporter une nouvelle vie au monde. Occupe-toi de ce qu’il y a à faire ou à préparer, mais sans obsession, et loue comme Marie : "Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur, parce qu'il a jeté les yeux sur l'abaissement de sa servante" (Lc 1, 46-48). Vis cet enthousiasme serein au milieu de tes soucis, et demande au Seigneur de protéger ta joie pour que tu puisses la transmettre à ton enfant.