Depuis la fenêtre du Palais apostolique, l’évêque de Rome s’est arrêté sur l’extrait de l’Évangile du jour, tiré de saint Luc, dans lequel se trouve le récit des 40 jours passés par Jésus au désert.
« Le désert symbolise la lutte contre les séductions du mal, afin d’apprendre à choisir la vraie liberté », a expliqué le pape, en revenant sur les tentations que Jésus lui-même a affronté, quand le diable lui a proposé d’user de sa position de Fils de Dieu pour « satisfaire des besoins matériels », pour « accroître sa puissance » et « pour obtenir de Dieu un signe prodigieux ».
Pour les chrétiens d’aujourd’hui aussi, l’invitation à profiter de la position de pouvoir « est une proposition séduisante, mais elle conduit à l’esclavage du cœur ». Le désir de possession alimente « le poison des passions dans lequel le mal prend racine ».
Il faut donc prendre exemple sur Jésus qui répond aux propositions du diable « avec la Parole de Dieu, qui dit de ne pas profiter, de ne pas utiliser Dieu, les autres et les choses pour soi-même, de ne pas exploiter sa position pour acquérir des privilèges ». Cette attitude claire de Jésus constitue ainsi sa « déclaration messianique », a expliqué François.
Résister au désir de posséder
« Le vrai bonheur et la liberté se construit non pas en possédant, mais en partageant ; non pas en profitant des autres, mais en les aimant ; non pas en étant obsédé par la puissance, mais dans la joie du service », a martelé le pape.
« Ces tentations nous accompagnent aussi sur le chemin de la vie. Nous devons être vigilants », a-t-il averti. En effet, « le diable qui est rusé, utilise toujours la tromperie. il vient souvent “avec des yeux doux”, “avec un visage angélique” ; il sait même se déguiser avec des motifs sacrés, apparemment religieux », a précisé le pape. « Si nous cédons à ses flatteries, nous finissons par justifier notre fausseté en la déguisant en bonnes intentions ».
« S’il vous plaît : pas de compromis avec le mal ! »
« S’il vous plaît : pas de compromis avec le mal ! », a exhorté François, espérant que « ce temps de Carême soit aussi pour nous un temps de désert », afin de « mener un combat salutaire contre le mal qui nous asservit, un combat pour la liberté », a-t-il conclu.
Au terme de l’Angélus, après un appel pour la paix en Ukraine, le pape a précisé qu’il entrait, comme chaque année au début du Carême, dans une semaine d’exercices spirituels, durant laquelle ses activités publiques et celles des responsables de la Curie sont suspendues.