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Pourquoi sommes-nous attirés par le bien ?

FOUR FRIENDS
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Jeanne Larghero - publié le 18/02/22
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Chaque semaine, la philosophe Jeanne Larghero éclaire les petites et grandes questions de l’existence à la lumière de l’éthique chrétienne. Elle interroge cette semaine cette évidence qui est au fondement de nos vies, même si nous ne la suivons pas toujours : le bien nous attire, le mal nous dégoûte.

Faire le bien et éviter le mal, voilà le premier commandement de toute morale, le principe premier de toute vie morale. Le principe sonne souvent comme une morne injonction, une déprimante obligation. Interdisons d’interdire, voilà qui sonne mieux. Voilà qui respire la liberté décomplexée, la jeunesse d’esprit et le yukulélé au clair de lune. Ce n’est pas en expliquant à vos enfants qu’ils doivent en toutes circonstances faire le bien et éviter le mal que vous ambiancerez les samedis soir à la maison…

Un élan vital

Et vous aurez raison : car rechercher ce qui est bien et fuir le mal n’est pas un devoir, bien qu’on le présente souvent ainsi, mais à tort. C’est un élan vital. C’est le dynamisme même de tout notre être. C’est un attrait profond de toute notre personne : on ne peut s’empêcher d’aller vers ce qui nous semble bon pour nous, comme un papillon est attiré par la lumière. Cette attirance quasi primitive pour ce qui nous apparaît comme bon, ce dégoût instinctif pour le mal est à la source même de nos actions, de nos réactions, de nos petites comme de nos grandes décisions.

Pourquoi est-il nécessaire de rappeler ce que saint Thomas d’Aquin présentait comme un fondement évident de toutes nos actions ? Parce que cette évidence est la source de la confiance que nous avons dans la vie. Elle nourrit tout d’abord une bienveillance exigeante envers nous-même : même lorsque je me suis trompé, même lorsque j’ai délibérément mal agi, j’ai désiré aller vers mon bien.

Même lorsque nous ne sommes pas d’accord, nous pouvons compter sur le fait que nous marchons ensemble vers le même objectif.

Pourquoi alors en ai-je été empêché ? À quel moment ai-je choisi de ne pas savoir, à quel moment me suis-je laisser emporter, à quel moment ai-je commencé à mal raisonner ? Cette certitude que nous sommes faits pour le bien ne nous dédouane pas de nos ratages, mais elle évite les moments profonds de désarroi, ceux où l’on finit par se dire à soi-même : "Mais qu’est ce qui ne va pas chez moi ?" Elle nous évite la dureté sur nous, même lorsque l’on accumule les échecs ou les critiques à répétition. Cette certitude est là pour nous redire : tu es fait pour le meilleur. 

Une évidence commune

Cette belle évidence de notre destination au bien est également la nourriture de la vie en commun, de l’entente entre les personnes, du débat politique constructif. Même lorsque nous ne sommes pas d’accord, nous pouvons compter sur le fait que nous marchons ensemble vers le même objectif, que nous sommes profondément structurés de la même façon : c’est pourquoi le dialogue vaut toujours le coup, l’espoir d’un cheminement commun est toujours fondé. Alors gardons au cœur cette ligne vivifiante, exigeante, cet appel à exercer notre intelligence et à renforcer notre volonté, mais surtout cet appel à mieux aimer. Faire le bien, éviter le mal : si simple, si évident, mais qu’on gagne toujours à rappeler.

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