Oui, le 14 février, c'est la Saint-Valentin. Mais le 14 février, cette année, c’est un lundi. Et qui a envie de sortir faire la fête un lundi ? Des candidats ?
Éliminons les étudiants qui sortiraient tous les soirs s’ils avaient assez d’argent, mais qui ont déjà tout claqué vendredi et samedi soir. Les collégiens, lycéens et autres scolaires qui ont classe le lendemain, et leurs parents sur le dos.
Éliminons tous les jeunes couples pour qui c’est déjà la Saint-Valentin tous les soirs. Éliminons tous les vieux couples qui croient que ce n’est pas ça qui changera quelque chose. Éliminons tous les hommes à qui il faut déjà rappeler la date de leur mariage, de la fête des mères, de l'anniversaire de leur femme ou de celui de leurs rejetons : ils sont sûrement très peu nombreux, mais il en existe, si, si.
Éliminons toutes les femmes qui ont juste envie de se coucher tôt parce que demain on bosse, et qu'on peut aussi bien faire la fête samedi prochain, et qu'après tout on ne devrait pas avoir besoin d'attendre le 14 février pour se faire offrir les fleurs et le restau : elles sont peut-être rares, mais on en trouve, si, si.
Éliminons tous ceux qui attendent d'avoir trouvé un amoureux (parce que oui, la Saint-Valentin, ça met un peu la pression). Tous ceux qui croient qu'on est encore le 17 janvier ou déjà le 22 mars parce qu'avec le télétravail on ne sait plus quel jour on est, et pour finir tous ceux qui se moquent de la Saint-Valentin comme de la Saint-Glinglin, c'est-à-dire éperdument. Donc, il nous reste qui ? pas grand monde pour tout dire.
Un jour férié ?
Voilà pourquoi une solution s'impose, à adopter d'urgence. Demander à tous nos candidats à la présidence de la République de se pencher sur le seul sujet qui intéresse vraiment la jeunesse, d'arrêter de nous barber le soir après dîner avec d'obscurs discours où il est question d'inflation, de dette publique, de PIB ou de décarbonation : on veut de l'amour ! On ne les veut pas dans notre lit, entendons-nous. On aimerait juste que la Saint-Valentin devienne un jour férié. Voilà, c'est dit. Comme ça on pourra vraiment avoir sa journée pour s'occuper de son chéri.
Remercions l’Église, qui, elle, n’hésite pas à encore et toujours placer l’amour au centre.
Et si on n’a pas de chéri, cela nous laisse la journée pour envisager autrement l’ami très cher qui aurait toutes les qualités pour devenir un chéri si on avait eu un peu de temps pour considérer la chose. Toute sa journée pour entretenir, réparer, redonner un coup de jeune, réenchanter l'aventure de notre vie. Toute la journée pour aller ensemble regarder les fleurs pousser plutôt que d’acheter un bouquet en trois minutes en sortant du métro, toute la journée pour se tenir par la main plutôt que de s’offrir des trucs qui finiront sur Vinted, toute la journée à se parler, ou même se taire ensemble, et plus si affinités.
L’amour au centre
Bon, ne rêvons pas, le premier qui promettra un jour férié de la Saint-Valentin, décidé par la commission Entente Conjugale du ministère de l’Amour pour Toujours, se verra aussitôt suspecter de cultiver autre chose que des tomates cerises sur sa terrasse chauffée. Donc remercions l’Église, qui, elle, n’hésite pas à encore et toujours placer l’amour au centre. Elle n’hésite pas à férier le jour où un enfant Jésus vient changer la face du monde. Le jour où il fait éclater la victoire de l’amour sur la mort, l’échec, ou l’abandon de poste. Le jour où il ouvre ce Ciel à tous, le jour où sa mère en devient la reine, le jour où tous ceux qui ont cru à l’amour éternel sont fêtés et proclamés ! Remercions-la, pour le souci qu’elle a de préserver et faire grandir l’amour humain, le couple, et confions encore et toujours à Jésus notre vie amoureuse : c’est un sujet sur lequel il sera toujours candidat.