Chaque jour, Aleteia vous propose une sélection d'articles de la presse internationale concernant l'Église et les grands débats qui préoccupent les catholiques à travers le monde. Les opinions et les points de vue exprimés dans ces articles ne sont pas ceux de la rédaction.
Lundi 31 janvier 2022
1 - Bloody Sunday : le primat d'Irlande plaide pour une "réconciliation significative"
2 - Une médiation du Vatican en Ukraine ?
3 - L’Ordre de Malte évite de justesse son annexion par le Vatican
4 - Aux Pays-Bas la sécularisation s’accélère
5 - Pandémie : un prêtre appelle à écarter les « joies mauvaises »
1Irlande : les 50 ans du Bloody Sunday
L'archevêque d'Armagh et primat d'Irlande, Mgr Eamon Martin, s'est souvenu de son expérience du Bloody Sunday lors de la messe de dimanche à la cathédrale Saint Eugène (Derry, Irlande du Nord) et a appelé à la mise en œuvre d'une "réconciliation significative". Il avait 10 ans le 30 janvier 1972 lorsque 13 innocents, manifestants pour les droits civiques, ont été abattus par des soldats – un épisode commémoré comme le "Dimanche Sanglant". Si l'archevêque a reconnu que la construction de la réconciliation est "compliquée et délicate", il a déclaré que "si nous voulons unir les cœurs et les esprits et nourrir un véritable espoir de paix et de réconciliation durables en Irlande, nous devons travailler ensemble à la guérison de l'héritage de notre passé commun".
2Une médiation du Vatican en Ukraine ?
Dans une interview accordée au Corriere della Sera, l'archevêque de Moscou, Mgr Paolo Pezzi, déclare que la possibilité de voir le Saint-Siège proposer une médiation pour permettre la rencontre du président ukrainien, Volodimir Zelenskij, et du président russe, Vladimir Poutine, n'est pas "totalement abstraite". Le Vatican, rappelle-t-il, l’a déjà fait au Soudan du Sud et en République centrafricaine. Mgr Pezzi déclare ressentir "très fortement l'angoisse des personnes impliquées" dans le conflit, mais considère qu’il y a de l’espérance "à la force de la prière qui transforme l'angoisse en confiance" en Dieu. Il a également déclaré que, bien qu'une visite du pape François en Russie ne soit pas envisageable pour le moment, il pense qu'une rencontre entre le pontife et le patriarche orthodoxe Kirill de Moscou est en préparation.
3L’Ordre de Malte évite de justesse son annexion par le Vatican
Lors d’une réunion décisive qui s’est tenue à Rome les 25 et 26 janvier 2022, le Saint-Siège est revenu sur son projet initial de supprimer la souveraineté de l’Ordre de Malte, affirme Jean-Marie Guénois dans le Figaro. Sujet de droit international, l’Ordre bénéficie de toutes les fonctions de la souveraineté, ce qui lui permet d’intervenir dans de nombreux pays. Si le projet avait abouti, l’ordre serait passé sous le contrôle total du Vatican, ce qui aurait mis en péril sa capacité d’action. De son côté, le pape François n’abandonne pas pour autant toute la réforme, notamment sur le volet spirituel. La question centrale est le statut des frères profès. Ces derniers, vieillissants et de moins en moins nombreux en raison des conditions drastiques de leur recrutement, pourraient être recrutés plus largement et devraient faire vœu de pauvreté.
4Pays-Bas : 1 catholique sur 3 va moins souvent à la messe
Moins de paroissiens et moins d’argent pour l’Église aux Pays-Bas, c’est ce que constate une étude nationale publiée par Nederlands Dagblad. Un catholique néerlandais sur trois indique qu'il va moins souvent à l'église à cause des fermetures d'églises et des fusions de paroisses. Au début du siècle, l’on comptait plus de 1.500 paroisses et près de 1.800 églises. Actuellement, 640 paroisses sont recensées, ainsi que 1.300 églises. En raison des distances à parcourir et de la baisse des revenus, la pratique s’éteint, dans un pays qui fait face à une pénurie de prêtres. Mais des observateurs invitent à regarder aussi d’autres formes d'églises et de communautés chrétiennes qui ne sont pas directement liées aux paroisses. Ne pas se concentrer sur la liturgie, qui n’est pas au-dessus du message de l'Évangile, estiment-ils.
5Covid : un prêtre appelle à écarter les « joies mauvaises »
La “schadenfreude”, terme allemand qui désigne “la joie que l'on prend dans le malheur d'un autre”, est cruelle, affirme le Père James Martin dans une tribune publiée sur le New York Times. Le jésuite américain se positionne en faveur de la vaccination et du port du masque, car “il ne s'agit pas seulement de vous”, assène-t-il. Mais se réjouir de la mort d’“anti-vax” - quand bien même leur attitude génère-t-elle frustration, colère et peur, note-t-il - est immoral. L’on peut éprouver une satisfaction à dire “Voyez ? J'avais raison”, souligne-t-il, mais “Jésus nous a demandé de prier pour nos ennemis et non de célébrer leurs malheurs”. “Ne trouvez pas que la misère d'une autre personne est un sujet de gaieté, de joie ou de satisfaction. Faire cela est méchant… Et un jour, vous serez peut-être le malheureux”, conclut-il, lapidaire.