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Sri Lanka : mille jours après les attentats de Pâques, l’Église n’oublie pas

Des soldats déployés devant l'église Saint-Anthony, à Colombo, le 25 avril 2019.

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Agnès Pinard Legry - publié le 13/01/22
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Le cardinal Malcolm Ranjith, archevêque de Colombo (Sri Lanka), appelle les fidèles à se rassembler ce vendredi 14 janvier à 10h devant la basilique Notre-Dame de Lanka (Tewatte) afin de réclamer justice après les attentats qui ont endeuillé le pays le 21 avril 2019.

L’Église catholique sri lankaise organise une commémoration ce vendredi 14 janvier, 1.000e jour depuis la  série d’attentats-suicides visant trois églises et trois hôtels de luxe qui a coûté la vie, le 21 avril 2019, jour de Pâques, à plus de 250 personnes et en a blessé plus de 500. Les fidèles sont invités à se rassembler devant la basilique Notre-Dame de Lanka (Tewatte) à 10h. "Je crie vers toi, Seigneur" (Ps 87) est le thème choisi pour cette grande prière nationale, a indiqué le cardinal Malcolm Ranjith, archevêque de Colombo, à l’initiative de l’événement.

Qu’éclate la vérité derrière ces attaques.

Son appel a été largement relayé par les prêtres et évêques qui ont invité chacun à s’y rendre afin "qu’éclate la vérité derrière ces attaques". Rapidement après ces attaques meurtrières, la détresse a fait place à la colère des Sri-lankais. La presse a révélé dans les jours qui ont suivi que le chef de la police nationale, Pujuth Jayasundara, avait émis une alerte dix jours auparavant concernant un mouvement islamiste, le NTJ (National Thowheeth Jama’ath), qui aurait projeté "des attentats suicide contre des églises importantes" ainsi que l’ambassade d’Inde à Colombo. Pour mémoire, environ 1,2 million de catholiques vivent au Sri Lanka (majoritairement bouddhiste), soit 7% de la population. Une alerte restée lettre morte.

Des informations connues

L’enquête a révélé depuis que le président de l’époque, Maithripala Sirisena, ainsi que des responsables du renseignement avaient bel et bien reçu des informations précises de l’Inde sur l’attaque 17 jours plus tôt mais n’ont pas agi. "Cela faisait plusieurs mois que la minorité chrétienne était menacée au Sri Lanka, comme elle l’est aussi dans le nord de l’Inde", expliquait à Aleteia Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l’Œuvre d’Orient. "Pour autant, des mesures de sécurité n’avaient pas été retenues".

Mi-juillet l’ensemble des évêques du pays ont envoyé une lettre au président, Gotabaya Rajapaksa, afin de renouveler leur demande que toute la lumière soit faite sur ces attaques. Mais vingt-sept mois après cet événement tragique et cinq mois après la présentation du rapport final de la Commission présidentielle d’enquête, aucune réponse "crédible" n’a été apportée. "Nous ne pouvons pas croire que la vérité sortira d’une commission composée de membres d’un seul parti politique", avait déclaré l’archevêque de Colombo au sujet de cette commission. Face à la gravité des faits et l’absence de transparence, l’Église sri-lankaise a pardonné. Mais elle n’oublie pas. Et réclame justice.

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