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Mais pourquoi les Français fêtent-ils l’Épiphanie le 7 janvier et non le 6 ?

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Mathilde de Robien - publié le 05/01/22 - mis à jour le 04/01/24
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Le Missel romain fait mention de la fête de l’Épiphanie le 6 janvier, et pourtant, le calendrier liturgique la fixe cette année au dimanche 7 janvier. En France, les paroisses la fêteront bien ce dimanche 7 janvier. Explications.

Une date qui prête à confusion. En principe, "l’Épiphanie est célébrée le 6 janvier", comme le précisent les Normes universelles de l’année liturgique et du calendrier (§37) annexées au Missel romain, soit douze jours après Noël. C'est vrai partout dans le monde... sauf si ce jour n’est pas chômé, comme c’est le cas en France. La célébration de cette solennité est alors fixée au dimanche le plus proche du 6 janvier. Cette année, pour les catholiques français, l’Épiphanie est donc célébrée le dimanche 7 janvier 2024. Ainsi, un plus grand nombre de fidèles est en mesure d'y participer et de commémorer l'adoration des Rois mages devant l'Enfant-Jésus.

Cette dérogation remonte au XIXe. Intitulée Indult pour la réduction des fêtes, elle a été promulguée le 9 avril 1802 par le cardinal Jean-Baptiste Caprara, légat a latere auprès du gouvernement français de l'époque, dans le cadre de la négociation du concordat entre le pape Pie VII et Napoléon Bonaparte. Alors que les fêtes d’obligation de l’Église universelle étaient au nombre de dix avant la Révolution (Noël, Sainte Marie Mère de Dieu, Épiphanie, Saint Joseph, jeudi de l’Ascension, jeudi de la Fête du Saint-Sacrement, fête des saints Pierre et Paul, Assomption de Notre-Dame, Toussaint et Immaculée Conception), elles ont été réduites à quatre par le "décret Caprara" : "Les jours de fête qui seront célébrés en France, outre les dimanches, sont la Naissance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, l’Ascension, l’Assomption de la Très Sainte Vierge et la fête de tous les Saints" souligne le décret. Trois autres fêtes auront une solennité transférée au dimanche le plus proche : l’Épiphanie, la Fête-Dieu et la fête des saints Pierre et Paul.

En conclusion de l’indult, le cardinal ne manque pas d’insister sur la qualité de la dévotion des Français, à défaut de la quantité : "Sa Sainteté attend de la religion et de la piété des Français, que plus le nombre des jours de fêtes et des jours de jeûnes sera diminué, plus ils observeront avec soin, zèle et ferveur, le petit nombre de ceux qui restent".

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