Les témoignages rapportés par le média UCA News sur les conversions forcées au Pakistan pour sortir de la pauvreté sont bouleversants. Shahid Masih, une couturière catholique vivant dans la province du Pendjab, n’arrivait plus à joindre les deux bouts pendant la pandémie. Un homme, Saddam Hayat, lui a alors proposer d’embaucher sa fille adolescente, Nayab Gill, au salaire mensuels de 10.000 roupies (l’équivalent de 57 dollars) pour travailler dans un salon de beauté.
Mais le 20 mai, Gill a disparu. Plusieurs chrétiens ont raconté avoir vu huit personnes, dans Saddam Hayat, l’escorter jusqu’à une camionnette. Mais une semaine plus tard, la jeune Nayab Gill a comparu devant un tribunal, affirmant avoir 19 ans et s’être convertie à l’islam de son plein gré.
Une voie pour sortir de la pauvreté
Le 1er juillet, le juge Shahram Chaudhry de la Haute Cour de Lahore a confirmé une décision accordant la garde de Gill à Saddam Hayat, 30 ans, accusée de l’avoir mariée de force et convertie à l’islam. Tout comme Gill, au moins 1.000 femmes issues de minorités religieuses, essentiellement chrétiennes et hindoues, sont converties et mariées de force chaque année au Pakistan, rapporte encore le média.
Ces conversions forcées dépassent la simple question religieuse, soulignes plusieurs observateurs. Il s’agit pour beaucoup d’une voie pour sortir de la pauvreté. En effet, la plupart des quelque 2,6 millions de chrétiens du Pakistan sont considérés comme des castes inférieures et occupent des emplois modestes tels que nettoyeurs ou ouvriers agricoles. La pauvreté, le manque d’éducation et le faible statut social les rendent particulièrement vulnérables à de nouvelles violations telles que les mariages et les conversions forcées.