Que ressent un enfant lorsque sa mère travaille ? Si les études ont montré qu’un enfant dont la mère exerce une activité professionnelle exprime le besoin de passer plus de temps avec elle, le fait de travailler n’est pas en soi un facteur perturbant. Au contraire, ils en parlent souvent avec fierté avec leurs proches ou amis. Le travail de la mère devient normal pour eux tant que leurs parents le considèrent comme tel.
Quand surviennent les problèmes ? Quand les parents vont à "mille à l’heure" en imposant un rythme stressant à leur enfant. Quand ils divisent trop nettement les sphères familiale et professionnelle comme s'il s'agissait de deux mondes absolument séparés. Ou encore lorsqu’il n’y a plus de place pour des temps agréables et insouciants vécus en famille.
Arriver à l’heure au travail, avoir des contraintes d’horaires liées à une activité professionnelle impose un rythme à l’enfant. Or le stress, la hâte, ne devraient pas affecter les enfants, en particulier les plus jeunes. Dans ces situations, les enfants développent un état de tension qui provoque des crises de colère et de la résistance.
Les enfants sont extrêmement sensibles à la température émotionnelle de leurs parents, percevant leurs humeurs, surtout si elles sont négatives. Pour cette raison, face à une mère ou un père stressé, ils ont tendance à s'abstenir de communiquer leurs problèmes ou leurs observations sur ce qui se passe autour d'eux. Cela entraîne un déficit de communication qui peut également affecter des aspects pertinents des expériences de l'enfance. Lorsque les adultes rentrent chez eux, il est bon qu'ils soient aussi détendus que possible.
Avoir une idée du travail effectué par les parents aide un enfant à donner un sens aux heures où ils ne sont pas à la maison. Parlez-leur de votre métier de temps en temps. Emmenez-les visiter, si possible, votre lieu de travail. Il s'avère très positif de créer un pont entre les deux mondes.
Quand la culpabilité engendre trop de permissivité
L'un des plus grands risques auxquels les parents qui travaillent sont confrontés est de devenir trop permissifs avec leur enfant en raison d’un sentiment de culpabilité mal dissimulé. Il est difficile pour une mère qui n’a pas vu son enfant de la journée de dire non à une énième histoire du soir ou de le gronder même si cela s’avère nécessaire.
Quand une mère travaille, elle veut dire oui à tout, mais répondre à toutes les demandes de son enfant par culpabilité ou par fatigue peut engendrer un climat de laxisme néfaste à l'éducation des enfants. Cette tendance parentale ne favorise pas la confiance en soi et le développement de l'autonomie, décourageant les comportements exploratoires et les initiatives personnelles nécessaires.
Lorsqu’ils sont plus grands, les enfants doivent sentir que, même éloignés physiquement, leurs parents les guident, qu'ils sont la première pensée « dans la tête de papa et maman ». Une responsabilisation équilibrée avec l'attribution de tâches domestiques à leur portée est une bonne solution. Cela leur donne un sentiment de sécurité et les aide à se comporter de manière responsable, à apprendre à écouter et à réfléchir et pas seulement à demander et à exiger égoïstement.