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Birmanie : sept catholiques membres de la Caritas arrêtés

MYANMAR PROTEST
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Agnès Pinard Legry - publié le 22/10/21
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L’armée birmane a arrêté le 18 octobre sept membres de Karuna, la Caritas nationale birmane, l'équivalent du Secours Catholique en France, alors qu’ils étaient en mission pour fournir de l’aide aux personnes déplacées à l’intérieur du pays.

La violence ne faiblit pas en Birmanie depuis le coup d’État de l’armée du 1er février 2021. L'armée birmane a récemment arrêté sept membres de Karuna, la Caritas nationale birmane soutenue par le Secours catholique, qui étaient en mission auprès des personnes déplacées à l’intérieur de l’État de Kayah, dans l’est du pays, frappé par le conflit. Un haut responsable du diocèse de Loikaw, situé dans l’État de Kayah, a déclaré que les soldats avaient procédé à leur arrestation le 18 octobre alors qu’ils transportaient de la nourriture et des médicaments. Depuis, le diocèse tente en vain d’exiger leur libération.

100.000 personnes déplacées

Depuis le début du conflit, l’Église ainsi que différentes structures chrétiennes jouent un rôle majeur en fournissant une assistance humanitaire aux personnes déplacées à l'intérieur du pays qui se sont réfugiées dans des églises, des couvents et des camps de fortune. Dans le diocèse de Loikaw, au moins dix paroisses ont été touchées par le récent conflit, qui a déplacé plus de 100.000 personnes. Cinq églises catholiques ont été tout particulièrement endommagées par des tirs d’artillerie dans le diocèse de Loikaw, tandis qu’une église et un sanctuaire marial ont été endommagés dans le diocèse de Pekhon non loin pendant une période de cinq mois.

Un vaste mouvement de désobéissance civile, né après le coup d’état du 1er février 2021, est durement réprimé par l’armée. Quelque 1.000 civils auraient été tués depuis le coup d’état, a avancé mi-août l’ONG Assistance Association for Political Prisoners (AAPP). Le besoin urgent de sécurité et de nourriture pousse les familles à fuir après la destruction de leurs maisons. Sur place, les églises continuent tant bien que mal à servir les besoins spirituels et matériels des populations. Et parce que l’Église soutient les plus vulnérables, les déplacés et les plus faibles sans distinction aucune, elle est régulièrement, à travers ses prêtres, ses religieuses et ses églises, prise pour cible par l’armée birmane. Dans le pays qui compte au total à peine plus de 6% de chrétiens (et moins de 3% de catholiques), l’Église catholique a bien évidemment un rôle limité. Mais un rôle qu’elle tient à assumer. 

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