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Abus sexuels dans l’Église : l’ignoble baiser de Judas

L'arrestation de Jésus et le baiser de Judas, par Fra Angelico.

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James Haggerty - publié le 05/10/21
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Lors de la semaine Sainte 2018, l'écrivain James Haggerty s'emparait de la thématique du Chemin de Croix, contemplant chacune des souffrances du Christ. A la deuxième station, c'est l'odieux baiser de Judas. En relisant ce texte, à la lumière des révélations de la Ciase, les mots de l'écrivain revêtent un caractère prophétique. Les profanations que des hommes de Dieu ont pu faire subir à des enfants constituent une trahison plus ignoble encore que celle de Judas. Aleteia a décidé de publier ce texte inédit.

N’est-ce pas, Seigneur Jésus, on ne va pas en faire tout un plat de la trahison de Judas ? Ce n’est peut-être pas notre intérêt, de le juger trop sévèrement. Des gens qui T’ont trahi, ou qui ont trahi leur conscience, pour du fric, ou pour leur part de renommée, ou pour un peu plus de pouvoir, ou pour prendre du plaisir ; des gens qui T’ont trahi pour l’un quelconque de ces leurres que Satan sait si bien faire scintiller devant nos yeux ; des gens qui T’ont trahi pour ça ou pour autre chose, eh bien, à la fin des temps ils seront plus difficiles à compter que les grains de sable du désert.

Non, vraiment, Seigneur Jésus, nous, si on nous demandait notre avis on n’aurait tout de même pas intérêt, personnellement, à envoyer Judas en Enfer, pour T’avoir trahi pour un peu de fric. Chacun de nous peut faire là son examen de conscience… Tu sais Seigneur, pourquoi, nous détestons Judas ? Et pourquoi, volontiers, nous l’envoyons directement en Enfer ? Malgré le fait indéniable que nous, nous te trahissons aussi ? Eh bien, parce que lui, il a ajouté l’odieux au sordide.

Vois les manœuvres de ces sépulcres blanchis, maîtres spirituels de la Nouvelle Evangélisation, candidats sans vergogne aussi bien à la médiatisation qu’à la canonisation !

Sordides, nous le sommes tous, plus ou moins, à un moment où à un autre de notre vie, selon ce qui est en jeu. Certains d’entre nous le sont même à temps complet. Mais odieux, cela ne se fait pas quand on se prétend ton disciple. Seigneur Jésus, ce Judas, entre mille, Tu as posé ton regard sur lui, et Tu l’as aimé, et Tu l’as appelé à Te suivre. Et voici qu’il Te trahit, non pas naturellement, humainement, si l’on peut dire, comme nous on Te trahit, mais odieusement. Par un baiser. Judas, a osé ajouter au bassement sordide - une question de fric -, une odieuse moquerie de ton message d’amour. Hélas, Seigneur : c’est par un baiser qu’il Te livre.

Ah l’ignoble paraphe ! Comme ignobles, aujourd’hui, le paraphe de certains pasteurs que Tu as ordonnés au service de tes brebis, et qu’on voit se pavaner dans ta bergerie. Ah, Seigneur, eux c’est pire que par un baiser qu’ils Te trahissent, ces abuseurs en ton Nom, ces prédateurs si redoutables d’efficacité séductrice d’agir au nom de ton amour ! Ah les Judas ! Qu’osent-ils faire de ton Message d’amour ! Un appât ! Ces loups ravisseurs, ils Te pendent à leurs hameçons pour mieux séduire tes brebis ! Vois les manœuvres de ces sépulcres blanchis, maîtres spirituels de la Nouvelle Evangélisation, candidats sans vergogne aussi bien à la médiatisation qu’à la canonisation ! On ne Te citera pas de nom, la liste est trop longue et Tu les connais trop bien d’avoir dû endurer leurs baisers mis en scène.

Eux aussi, ils les prennent dans leurs bras, eux aussi ils les embrassent, en ton nom. In persona Christi, qu’ils leur disent, les salauds.

Et voici l’abomination de la désolation : souvent, trop souvent leurs victimes ne sont encore que des petits agneaux ; des enfants, dont les anges contemplent sans cesse, aux cieux, la face de ton Père ; des enfants comme ceux que Tu faisais venir à toi, pour les bénir ; des enfants comme ceux que Tu prenais sur tes genoux et que Tu embrassais. Ah Seigneur, regarde-les faire, ces loups ravisseurs qui n’ont que l’imitation de Jésus-Christ à la bouche ! Eux aussi, comme Toi, ils font venir à eux les petits enfants. Eux aussi, ils les prennent dans leurs bras, eux aussi ils les embrassent, en ton nom. In persona Christi, qu’ils leur disent, les salauds.

Et comme Judas, ils signent leur trahison par un baiser. Un baiser sur les lèvres d’une innocence à jamais profanée. Jésus, tes trois lourdes chutes, est-ce encore assez pour décharger ces maudits de ce péché-là ? Ne faudrait-il pas que ton chemin de croix se poursuive encore ? Se poursuive jusqu’à la fin du monde pour que leur péché devienne rémissible ? Sinon, peut-être que ces pasteurs-là, ce qu’à Dieu ne plaise, il eut mieux valu, pour eux, qu’ils ne fussent jamais nés…

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