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Ces saints ont été eux aussi des migrants et des réfugiés

SAINTS
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Meg Hunter-Kilmer - Bérengère Dommaigné - publié le 25/09/21 - mis à jour le 17/06/22
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À l'occasion de la Journée Mondiale des réfugiés ce 20 juin, Aleteia vous propose de (re)découvrir des saints qui, eux aussi, ont quitté leurs pays.

En 2001, l’Assemblée générale des Nations Unies proclamait le 20 juin "Journée mondiale des réfugiés". L’objectif de cette journée est de sensibiliser le grand public aux conditions des 80 millions de déplacés à travers le monde, dont 40% sont des mineurs. Plusieurs saints ont d'ailleurs été eux-mêmes des réfugiés. En cette Journée mondiale des réfugié, ils peuvent être particulièrement prier afin qu’ils intercèdent pour toutes les populations qui doivent fuir leur domicile.

Marie et Joseph

Marie et Joseph sont les exemples évidents de saints qui étaient des réfugiés. Bien que leur fuite en Égypte les ait laissés au sein de l'empire romain (ce qui en fait techniquement des "personnes déplacées à l'intérieur du pays" plutôt que des réfugiés), ils se sont retrouvés dans un pays où leur langue maternelle n'était pas parlée, ni leur culture appréciée ou leur religion comprise.

Ils ont laissé derrière eux famille, communauté et maison et,  dans leur voyage hâtif à travers la nuit, ont dû être hantés par le souvenir des bébés avec lesquels Jésus avait joué, maintenant enterrés par leurs parents en deuil. Ils ont dû faire l'expérience de l'incertitude, de l'instabilité, du chagrin et de la culpabilité du survivant, qui se sont ajoutés au traumatisme de la fuite de leur foyer. Si quelqu'un peut intercéder pour les réfugiés d'Afghanistan, c'est bien la Sainte Famille.

Sainte Jeanne-Antide Thouret

Sainte Jeanne-Antide Thouret (1765-1826) est déjà religieuse lorsque la Révolution française éclate et que les autorités exigent qu'elle quitte la vie religieuse. Comme elle refuse catégoriquement, elle est très violemment battue et met des mois à se rétablir chez ses parents. Une fois rétablie, elle va fuir son pays, préférant vivre la vie religieuse en tant que réfugiée plutôt que de vivre comme une séculière en France. Elle se déplace entre l'Allemagne et la Suisse pendant quatre ans (souvent chassée d'une ville en raison des préjugés anticatholiques) avant de revenir clandestinement en France. Elle fonde alors les Sœurs de la charité de sainte Jeanne-Antide Thouret, congrégation toujours vivante. 

Saint Eugène de Mazenod

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Saint Eugène de Mazenod (1782-1861) est né dans une riche famille française. La Révolution l'oblige avec sa famille à se réfugier en Italie, où ils vont errer d'une ville à l'autre tandis que le père d'Eugène, autrefois riche, cherche du travail. À Venise, un prêtre jésuite, Don Bartolo Zinelli lui permet de continuer gratuitement ses études. C’est lui qui sera à l'origine de la vocation religieuse d’Eugène. C'est dans la pauvreté qu'Eugène de Mazenod vit son adolescence, privé de compagnons de son âge, mais également de sa mère, rentrée en France dès la promulgation des lois sur le divorce, afin de recouvrer ses biens confisqués par la Révolution. À son retour en France à 20 ans, Eugène hésite sur sa vocation. Il reprend une vie mondaine, avant d’être lassé de cette vie vaine et d’entrer dans les ordres. Il est le fondateur des Oblats de Marie Immaculée

Vénérable Egidio Bullesi

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Le vénérable Egidio Bullesi (1905-1929) est un Italien né dans l'actuelle Croatie. La Première Guerre mondiale a fait de sa ville natale une zone de guerre. Âgé alors de 9 ans, Egidio doit fuir en Autriche-Hongrie avec sa mère et ses frères et sœurs. La famille déménage d'un endroit à l'autre, avec peu de possibilités pour Egidio d'aller à l'école. Après la guerre, ils rentrent enfin chez eux. Egidio devient docker, s'engage dans l'Action catholique et finit par devenir catéchiste. Jeune et dynamique, Egidio s’investit beaucoup auprès des plus pauvres, veillant particulièrement à l’éducation des enfants et des adolescents analphabètes. Il meurt de la tuberculose à seulement 23 ans.

Saint Rafael Guízar y Valencia

Saint Rafael Guízar y Valencia (1878-1938) est un prêtre mexicain (il deviendra par la suite évêque) qui va passer une grande partie de son sacerdoce en exil. Lorsque la révolution mexicaine éclate, le père Guízar tente d’abord de rester auprès de son peuple, se déguisant en colporteur, en médecin et en musicien afin de lui apporter les sacrements.

Mais après avoir été arrêté et presque abattu, le père Guízar doit fuir le pays. Il va vivre en tant que réfugié aux États-Unis, au Guatemala et à Cuba, se mettant toujours au service des gens, où qu'il soit. Il finit par être nommé évêque et sent qu'il se doit de retourner au Mexique. Si la Révolution prend fin peu après son retour, les guerres des Cristeros s’en suivent. L'évêque Guízar passe donc de nouveau plusieurs années en exil avant d'affronter le gouverneur qui a mis sa tête à prix. Le gouverneur est tellement impressionné par le courage de l'évêque Guízar qu'il finit par tolérer sa présence dans le diocèse. L'évêque Guízar mourra finalement de causes naturelles.

vénérable Francis Xavier Nguyễn Văn Thuận

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Le vénérable Francis Xavier Nguyễn Văn Thuận (1928-2002) est consacré archevêque de Saigon à l'âge de 47 ans - une semaine avant la chute de Saïgon aux mains des forces communistes. Quelques mois plus tard, il est arrêté et placé dans un camp d'internement communiste pendant 13 ans, dont neuf en isolement. Durant cette période, l'archevêque Văn Thuận va évangéliser ses gardiens, célébrer la messe avec sa main en guise de calice et réussir à faire passer clandestinement des messages d'espoir à son peuple. Il sera finalement libéré mais envoyé en exil pour ses onzes dernières années. Bien que ses nombreuses relations aient facilité sa transition vers la vie en exil, il n'a jamais pu retourner dans sa patrie.

Sainte Joséphine Bakhita

Sainte Josephine Bakhita

Sainte Joséphine Bakhita (1869-1947) est enlevée à l’âge de 9 ans dans son petit village du Darfour. Elle a a connu les pires horreurs de l’esclavage. Après avoir réussi à s’en libérer, elle quitte son pays, et part en Italie où elle entre dans les ordres et va vouer sa vie aux enfants pauvres. La force et la grandeur d’âme qui émanaient d’elle font de Bakhita une des plus grandes saintes du XXe siècle.

Des années après son arrivée en Italie, lors d’une réunion de jeunes, un étudiant de Bologne lui demandera : "Que feriez-vous si vous rencontriez vos ravisseurs ?" Sans hésiter, elle répondra : "Si je rencontrais ces négriers qui m’ont enlevée et ceux-là qui m’ont torturée, je m’agenouillerais pour leur baiser les mains, car si cela ne fût pas arrivé, je ne serais pas maintenant chrétienne et religieuse."

Sainte Françoise-Xavière Cabrini

Sainte Françoise-Xavière Cabrini (1850-1917) s’est toute sa vie consacrée aux migrants. Treizième enfant d’une famille aisée de la banlieue milanaise, Francesca Cabrini se consacre à l’accueil des Italiens qui émigraient en Amérique par millions entre 1901 et 1913, dans des conditions dramatiques. Elle rêvait d’évangéliser la Chine sur les traces de son modèle, saint François Xavier, dont elle prend le nom, mais le pape Léon XIII en décide autrement. Elle va traverser vingt-quatre fois l’Atlantique, partageant l’inconfort et les insécurités de ses compatriotes.

En Amérique, elle s’occupe des orphelins et des malades. Elle fonde des écoles et des communautés, des dispensaires et des hôpitaux, d’abord à New York, puis à Chicago avant de s’étendre sur tout le territoire, jusqu’en Argentine. Naturalisée américaine en 1909, elle meurt d’épuisement en 1917, laissant derrière elle une trentaine de maisons dans huit pays. Elle est canonisée par le pape Pie XII le 9 juillet 1946, devenant la première sainte des États-Unis.

Cent ans après sa mort, son témoignage est plus que jamais d’actualité et l’occasion pour le pape François, fils d’émigrés, de lui rendre hommage et d’exhorter à suivre son exemple "extraordinaire" face aux déplacements historiques que le monde connaît aujourd’hui. Ces hommes et ces femmes attendent, "sous nos yeux "de trouver "des mains ouvertes et des cœurs accueillants" comme les siens, a souligné le Pape en recevant, en décembre 2017, 250 sœurs missionnaires du Sacré-Cœur de Jésus, la congrégation qu’elle a fondée en 1880.

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