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Un “écoféminisme” d’un nouveau genre

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Blanche Streb - publié le 20/09/21
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Pour les "écoféministes" du programme d’Europe Écologie Les Verts (EELV), il faut être une personne et non une femme pour porter un enfant. Notre chroniqueuse Blanche Streb décrypte ce tour de passe-passe bien peu "bio".

Une expression (d)étonnante a été repérée au milieu des 83 pages du Projet écologiste pour 2022 d’Europe Écologie Les Verts par la journaliste Eugénie Bastié. "Nous assurerons un égal accès à la PMA — procréation médicalement assistée — à toutes les personnes en capacité de porter un enfant", annonce EELV dans la rubrique "Écoféminisme : gagner l’égalité réelle, enfin". 

Tiens ? Femme est remplacé par personne. Pourtant, le mot femme n’est pas absent du texte, on le compte même vingt-et-une fois (contre quinze seulement pour le mot homme, la chasse à "l’égalité réelle, enfin" a fermé les yeux sur cette petite différence de traitement). Les femmes ne sont-elles pas, pourtant, les seules à être "en capacité de porter un enfant" ? La grossesse est même la spécificité féminine la plus criante. 

S’agit-il juste d’un symptôme de la guerre du "dégenrage" qui fait rage ?

Pourquoi, alors, se priver délibérément d’un mot "femme" de plus au sein de ce programme en "écriture inclusive" qui ne cache pas ses revendications radicalement féministes ? S’agit-il juste d’un symptôme de la guerre du "dégenrage" qui fait rage ? Ce serait en faire une lecture trop rapide. Cette formulation tient sa logique et annonce tout simplement la position d’EELV sur l’ouverture de la PMA aux personnes transsexuelles. Une revendication dans la continuité de la loi l’ouvrant aux femmes seules ou en couples de femmes. 

Dans le texte de la loi bioéthique adopté cet été, l’état civil tient lieu de passe-droit pour prétendre à la PMA. Ce qui exclut derechef les femmes devenues hommes à l’état civil (hommes trans). Lorsque ces personnes sont en couple avec un homme, ou souffrent d’infertilité, pourquoi ne toqueraient-elles pas aussi à la porte de la PMA dans une société en marche vers le "droit à la procréation artificielle pour tous" ?

Depuis la "loi de modernisation de la justice du XXIe siècle" de 2016, le changement de sexe à l’état civil n’est plus soumis à des conditions d’ordre médical. Il suffit que la personne désireuse de changer de sexe démontre que celui qu’indique l’état civil et qu’elle a reçu à sa naissance ne correspond pas à ce qu’elle ressent. Dès lors, une femme devenue homme à l’état civil peut tout à fait tomber enceinte naturellement et mettre au monde un enfant.

Les médias relaient déjà souvent des annonces trompeuses "d’hommes enceints". Ces hommes à l’état civil, biologiquement nés femmes, ont acquis des caractéristiques physiques masculines visibles (barbe, pilosité…) par des traitements hormonaux. Certains s’affichent ensuite avec leur gros ventre pour faire le buzz et habituer les esprits à ces images qui "cassent" littéralement celle que nous avions jusque-là d’une humanité engendrée par le corps des femmes. Une image pourtant "bio", mais que ne souhaite pas préserver cet "écoféminisme" d’un nouveau genre qui entretient surtout la fable d’un droit opposable à l’enfant. 

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