Cela fait des jours que votre enfant lit, relit, rerelit sa leçon mais n’en retient guère plus de trois mots. Peut-être que le simple fait de surligner les phrases importantes ou de l’écrire l’aiderait à la mémoriser plus efficacement. "Pour aider votre enfant à mémoriser, il est important de comprendre son fonctionnement et son type de mémoire dominant", affirme Cécile Dalle, professeur des écoles et auteur de Réussir à l’école publié récemment chez Mame. "Si votre enfant est auditif, inutile de lui faire copier 20 fois un mot. Faites-le-lui épeler. Inversement, s’il les épelle dans la voiture alors qu’il est visuel ou kinesthésique, il ne les saura jamais."
Avant de se demander quel est le type de mémoire dominant chez son enfant, il est important de prendre conscience de deux préalables : il est nécessaire de comprendre avant d’apprendre, et mémoriser demande du temps. Pour que le processus de mémorisation ait des chances d’aboutir, il est en effet indispensable de comprendre avant d’apprendre, sinon le "par cœur" ne sert à rien. "L’essentiel est de faire des liens", souligne Cécile Dalle. Ensuite, pour être efficace et durer dans le temps, la mémorisation exige de la patience : "La mémoire a besoin de temps pour intégrer durablement des notions nouvelles, sinon elles ne sont stockées qu’en mémoire courte ou mémoire de travail". Cela suppose de revenir plusieurs jours de suite sur une leçon ou une notion.
Dès l’âge de 6-7 ans, il est possible de tester la mémoire de son enfant pour savoir quel est son type de mémoire dominant. Tracez sur une feuille un dessin simple, une maison avec un arbre par exemple. Demandez à votre enfant de l’observer pendant 20 secondes, puis de le reproduire de mémoire. S’il photographie le modèle en se faisant une image mentale "qu’il voit dans sa tête", il est visuel. S’il en fait une description textuelle : "C’est une maison avec un toit en triangle et un arbre sur le côté…", il est auditif. S’il esquisse dans l’espace ou sur une feuille, il est kinesthésique.
1Trucs et astuces pour un visuel
Les enfants dont la mémoire dominante est visuelle ont besoin de repères graphiques, d’affiches, de fiches, de tableaux, avec des couleurs, des repères… N’hésitez pas à surligner les phrases et les mots importants d’une leçon. Adoptez des codes de couleur (pour les centaines, les dizaines, les unités) ou de forme (encadrer les verbes, souligner le sujet…). Demandez-lui de lire une phrase importante puis de fermer les yeux pour la revoir dans sa tête, et de la répéter.
2Trucs et astuces pour un auditif
Les auditifs prêtent attention au rythme. Pour les aider à mémoriser, il convient de lire plusieurs fois la leçon sur un même rythme, comme une comptine. Il la répète alors phrase par phrase sur le même tempo, puis paragraphe par paragraphe. Il est conseillé aussi de faire des enregistrements (des poésies, des tables de multiplication…) afin qu’il puisse les écouter dans la voiture, dans sa chambre… Il existe enfin des comptines mnémotechniques pour retenir l’orthographe des mots : « L’hirondelle a deux l (ailes) pour voler ».
3Trucs et astuces pour un kinesthésique
Un kinesthésique a besoin de recopier plusieurs fois la leçon (ou des fiches mémo) : le geste graphique aide leur cerveau à mémoriser. L’enfant retient en faisant lui-même. Une bonne solution consiste aussi à mimer, théâtraliser la leçon ou la poésie, d’incarner les verbes, les noms… Autant de méthodes qui, si elles sont adaptées à la mémoire de l’enfant, permettront de mieux l’accompagner dans ses apprentissages.