Le pape François s’est rendu ce mercredi 15 septembre au sanctuaire national de Notre-Dame des sept douleurs de Šaštin, en Slovaquie, dernière étape de son 34è voyage apostolique. Il a célébré la messe devant plus de 45.000 Slovaques, dans un champ attenant à la basilique, à l'endroit-même où Jean Paul II avait lui aussi présidé une célébration eucharistique en 1995. Présent également dans le pays en 2003, le pape polonais avait attiré quelque 300.000 slovaques pendant son voyage, là où François en a réuni environ 100.000. Avant la cérémonie, le pape argentin a réalisé sous un ciel bleu un dernier tour en papamobile parmi la foule, s’arrêtant à plusieurs reprises pour bénir les fidèles et embrasser des nouveau-nés.
Jésus est un signe de contradiction.
"Le peuple slovaque accourt avec foi et dévotion dans ce sanctuaire", s’est félicité le Souverain pontife dans son homélie, "parce qu’il sait que la Vierge Marie donne Jésus". Mais "N’oublions pas ceci" : "On ne peut pas réduire la foi au sucre qui adoucit la vie", car Jésus est un "signe de contradiction". Sa Parole, "comme un glaive à deux tranchants, entre dans notre vie et sépare la lumière des ténèbres en nous demandant de choisir".
Devant Jésus, on ne peut rester "tiède et jouer sur deux tableaux". L’accueillir signifie selon lui accepter "qu’il dévoile mes contradictions, mes idoles, les suggestions du mal ; et qu’il devienne pour moi la résurrection, celui qui toujours me relève, qui me prend par la main et me fait recommencer". Il ne s’agit donc pas d’être hostiles au monde, a souligné le successeur de Pierre, mais d’être des "signes de contradiction dans le monde".
Le pape François a alors exhorté les chrétiens à être capables de montrer, par leur vie, la beauté de l’Évangile. Là où les positions se durcissent, il les invite à se faire "tisseurs de dialogue", là où, "souvent dans la société", prévalent la division et l’hostilité, ils doivent faire "resplendir la vie fraternelle" et là où règnent des "logiques de mort", ils sont appelés à protéger et préserver la vie.
Ne soyez pas immobiles, c’est ce qui fait du mal à l’Église.
Le Saint-Père a par ailleurs appelé les fidèles à se mettre en marche pour surmonter la tentation d’une foi statique. Il est alors sorti de son texte : "Ne vous arrêtez pas", a-t-il déclaré à l'assistance avant de mettre en garde les évêques : "Ne soyez pas immobiles, c’est ce qui fait du mal à l’Église. Et lorsque les prêtres s’arrêtent, a-t-il ajouté, ils font du mal au peuple de Dieu".
Le pontife s’est exprimé le jour de la fête de Notre-Dame des Douleurs pour l’Église universelle, et jour férié pour les Slovaques, qui célèbrent en nombre leur sainte patronne en se rendant dans ce sanctuaire marial. Ce lieu sacré a été fondé au XIVe siècle mais l’on attribue son origine à l’arrivée des saints Cyrille et Méthode sur le territoire slovaque, au IXe siècle.
"Le temps est maintenant venu de quitter votre pays", a déclaré le pape François au terme de la cérémonie. Dans cette Eucharistie, a-t-il confié aux pèlerins slovaques : "j’ai rendu grâce à Dieu de m’avoir permis de venir parmi vous, et d’achever mon pèlerinage dans l’étreinte fervente de votre peuple". Il doit ensuite rejoindre son avion à l’aéroport de Bratislava afin de décoller à 13h45 direction Rome.