Le père Emmanuel Parvez consacre sa vie à son pays. Ou plutôt à la cohabitation pacifique des communautés religieuses du Pakistan. Pour voir l’avènement d’une société qui intègre toutes les minorités religieuses, ce prêtre catholique ne ménage pas sa peine. En quelques années, il est devenu bâtisseur de villages et organisateur de rencontres sportives. Et c'est à Faisalabad, une ville dans la province du Penjab où il exerce son ministère, que tout a commencé.
Dans un reportage disponible en ligne, Arte donne un coup de projecteur sur son œuvre depuis les briqueteries où le prêtre rembourse les dettes de travailleurs chrétiens jusqu'aux terrains de football de la région.
C'est au début des années 2000 qu'il a l'idée de proposer un tournoi sportif interreligieux afin que jeunes musulmans et chrétiens se côtoient. Alors que l'intolérance religieuse gagne le pays, le ballon rond représente alors un outils fédérateur. Vingt ans plus tard, une quarantaine d'équipes composées de chrétiens, de musulmans, de sikhs et d'indus se retrouvent chaque année pour le tournoi Don Bosco : "Nous jouons pour la paix et le dialogue interreligieux. La paix est la clé du progrès", souligne volontiers le père Emmanuel en préambule des matchs.
En quittant le terrain de football, le prêtre ne cesse pas de se dépenser pour autant. Il parcourt les usines à la rencontre des plus marginalisés. De nombreux chrétiens pakistanais exercent des métiers déconsidérés et sous payés. Pour les libérer de cet esclavage économique, le père Emmanuel a remboursé les dettes de centaines de briquetiers. Il a ainsi permis à leur famille de regagner leur indépendance. Une fois soulagées de ce joug qui pesait sur elles, elles sont nombreuses à trouver refuge dans un des villages que le père Emmanuel a fait construire. Là, musulmans et chrétiens peuvent démarrer une nouvelle vie au-delà des préjugés qui font perdurer discriminations et intolérance dans ce pays à majorité musulmane.