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Birmanie : l’armée réquisitionne et profane deux églises

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Église baptiste saint Emmanuel de Rangoun (Birmanie).

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Agnès Pinard Legry - publié le 02/09/21
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Plongée dans le chaos depuis le coup d’État du 1er février 2021, la Birmanie est le théâtre de violents affrontement entre l’armée et les opposants. Fin août, l’armée birmane a réquisitionné et profané deux églises située dans l’État de Chin, dans l'ouest du pays. L’Église, parce qu’elle se place du côté des plus faibles et des plus démunis, se trouve régulièrement prise pour cible.

Après les prêtres arrêtés c’est au tour des églises d’être réquisitionnées et profanées en Birmanie. Fin août, l’armée birmane a réquisitionné et profané deux églises, l’église catholique Saint-Jean et une église baptiste, dans le village de Chat, toutes deux situées dans l’État de Chin, dans l’ouest du pays. Le diocèse de Hakha où se situent les deux édifices a confirmé le 31 août que les militaires ont saisi les lieux de culte et ont installé leur quartier général à l’intérieur des deux églises.

Ils ont ouvert le tabernacle, pris les hosties consacrées et les ont jetées par terre, les piétinant et les pillant.

"C’est exécrable. Les militaires ont réquisitionné l’église pour leur usage. Ils ont ouvert le tabernacle, pris les hosties consacrées et les ont jetées par terre, les piétinant et les pillant", a dénoncé le père John Aung, curé de l’église Saint-Jean, auprès de Fides. "Ils ont détruit toutes les armoires fermées à clé. Nous condamnons l’agression et la violence gratuite et la profanation de notre église, avec la violation flagrante de la liberté de culte". "Les soldats ont détruit nos bibles, le mobilier de l’église, les générateurs électriques et les amplificateurs de son", a également indiqué, consterné, Shane Aung Maung, l’un des chrétiens du village. "Ils boivent de l’alcool à l’intérieur du bâtiment de l’église. Ils abattent le bétail et font cuire la viande dans l’église".

Un vaste mouvement de désobéissance civile, né après le coup d’état du 1er février 2021, est durement réprimé par l’armée. Quelque 1.000 civils auraient été tués depuis le coup d’état, a avancé mi-août l’ONG Assistance Association for Political Prisoners (AAPP). Le besoin urgent de sécurité et de nourriture pousse les familles à fuir après la destruction de leurs maisons. Sur place, les églises continuent tant bien que mal à servir les besoins spirituels et matériels des populations. Et parce que l’Église soutient les plus vulnérables, les déplacés et les plus faibles sans distinction aucune, elle est régulièrement, à travers ses prêtres, ses religieuses et ses églises, prise pour cible par l’armée birmane. Dans le pays qui compte au total à peine plus de 6% de chrétiens (et moins de 3% de catholiques), l’Église catholique a bien évidemment un rôle limité. Mais un rôle qu’elle tient à assumer. 

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