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Management : les trois bonnes raisons de reconnaître ses limites

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Agnès Pinard Legry - publié le 31/08/21 - mis à jour le 01/08/22
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Habitée par une (recon)quête de sens, notre époque remet régulièrement en question le milieu de l’entreprise et des pratiques managériales. Aleteia vous propose des clefs pour réenchanter le management et mettre l’humain au cœur des préoccupations entrepreneuriales.

Repousser ses limites, dépasser ses peurs, surmonter ses blocages… Que ce soit au niveau personnel ou professionnel, à travers les réseaux sociaux ou dans son cercle privé, il est de bon aloi de présenter ses meilleurs atours. Celui qui ose, qui n’a pas peur, qui se dépasse sans cesse. La limite ? Elle est faite pour être repoussée toujours plus loin. "Sky is the limit", diraient même certains jeunes loups. Si ce mantra passe – à la rigueur – lorsque l’on parle de ses dernières vacances, il prend une dimension redoutable en entreprise. Disponibilité, réactivité, polyvalence, sociabilité, efficacité… Pousser les curseurs au maximum dans tous les domaines est-ce bien l’exemple que doit montrer le chef d’entreprise ou le manager et est-ce bien ce à quoi sert le management ?

Reconnaître la limite et accepter la fragilité

Diplômée de l’Essec, théologienne et auteur de Manager avec son âme, Fabienne Alamelou-Michaille, invite à réinvestir la notion de management afin que ce dernier prenne en compte la dimension spirituelle qui réside en chacun de nous. Parmi les nombreux conseils prodigués, elle identifie trois raisons qui poussent le dirigeant à reconnaître la limite et à accepter la fragilité.

Refuser la limite est contre-productif. Il est confortable pour un chef d’entreprise ou un manager de paraître solide, de ne pas montrer ses faiblesses ou ses doutes. Mais nier ce qui fait notre humanité mène vers des chemins escarpés. Cela engendre des relations empreintes de mensonges, de paraître, et fait entrer dans le cercle vicieux de la violence sous toutes ses formes. Accepter cette limite est ainsi libérateur et fait sortir des tensions psychiques. "La plupart du temps, les dirigeants qui préfèrent ne pas montrer leurs failles parce qu’ils estiment que cela n’est pas recevable par leurs partenaires souffrent d’une grande solitude et s’imposent des contraintes fortes qui, sur le long terme, leur sont préjudiciables", explique Fabienne Alamelou-Michaille. "Cette façon d’occulter la limite pour soi entraîne également le refus de celle des autres".

La fragilité et l’échec sont des sources d’émergence du radicalement nouveau.

Se découvrir incomplet ouvre au travail collaboratif par la reconnaissance de l’apport de l’autre. On peut reformuler ainsi : la fragilité et la limite ouvrent à la relation et à la coopération. Le dirigeant qui se sait vulnérable accepte la notion de manque. Or le manque ouvre à l’altérité ! l’excès de confiance en soi limite l’aptitude du dirigeant à accepter les feedbacks, les remarques et les évaluations des autres, reprend encore Fabienne Alamelou-Michaille. "Ils peuvent conduire à des sentiments de toute-puissance et engager les dirigeants dans des projets déraisonnables". Contrairement à l’image qu’on leur colle volontiers, les limites doivent être perçues comme une chance, une ouverture à la collaboration. "Elle n’est pas un moins, mais un plus : plus de relation, plus de connexion. La fragilité est le passeport vers le véritable travail collectif".

Enfin, se découvrir perfectible ouvre à la progression et autorise celle de chacun alors même que cette dynamique de progrès est inscrite dans notre humanité. "La fragilité et l’échec sont des sources d’émergence du radicalement nouveau", indique l’auteur du livre. "Les moments de fragilisation peuvent participer de la maturation humaine". Bien comprise, acceptée et accompagnée, l’expérience de la fragilité est un formidable tremplin pour se révéler et progresser…. En toute humanité.

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