Il est facile de promouvoir la paix. Mais la faire advenir est une autre paire de manches. La clé pour mettre fin à la violence dans le monde ne peut résider entièrement dans des politiques, elle doit commencer par un chemin intérieur. Là, au plus profond des cœurs, chacun peut renoncer et éliminer toute forme d'hostilité.
Saint Grégoire de Nysse, un des pères de l'Église, partage des intuitions éclairantes pour avancer sur ce chemin. Dans son Traité sur la perfection chrétienne, il offre une méditation sur les moyens concrets pour accueillir la paix dans nos cœurs :
En sa personne, Il [Jésus] a tué la haine, comme dit l’Apôtre (Ep 2, 16). Ne la faisons donc pas revivre en nous, mais montrons par notre vie qu’elle est bien morte. Puisqu’elle a été magnifiquement tuée par Dieu pour notre salut, ne la ressuscitons pas pour la perte de nos âmes ; en cédant à la colère et au souvenir des injures, n’ayons pas le tort d’accomplir la résurrection de celle qui a été magnifiquement mise à mort.
Pour le saint théologien, la paix que l'on peut observer manifeste en fait une disposition d'abord tout intérieure. "Lorsque s'arrête la guerre civile qui règne dans notre nature et que nous établissons la paix en nous, à notre tour nous devenons en nous-mêmes paix, et nous montrons que cette appellation donnée au Christ s'applique véritablement à nous."