Deux par deux, sur les routes pour porter la Bonne Nouvelle. Ce ne sont pas les disciples du Nouveau Testament mais les chapelains de Lourdes. Ils répondent à l'appel des communautés qui ont soif de la grâce de Lourdes. Quand la crise sanitaire éclate, "le recteur du sanctuaire (Mgr Olivier Ribadeau Dumas, ndlr) a remarqué que les personnes ne pouvaient plus se rendre à la Grotte", commence le père Julien Fafart, chapelain de Lourdes depuis un an. Une première idée germe alors : "l'initiative Lourdes United" . Ce pèlerinage digital mondial rassemble en 2020 près de 80 millions de pèlerins du monde entier. Mais le recteur songe à une autre manière de rejoindre les visiteurs du sanctuaire tenus à distance par le contexte sanitaire. Voilà que l'idée des missions de Lourdes fait son chemin. Son but ? Rapprocher Lourdes des fidèles.
En effet, comme la Vierge Marie a chargé Bernadette de témoigner, les chapelains partagent l'envoi en mission de la sainte en se rendant dans les diocèses. Ces communautés empêchées de se rendre dans la cité mariale peuvent ainsi redécouvrir le message de Lourdes et accueillir ses bienfaits. Le père Julien Fafart, prêtre de la communauté Saint-Martin, a participé les 12 et 13 juin dernier au lancement des missions Notre-Dame de Lourdes à Annecy. "Faire la première mission était une grâce ! La faire chez sainte Jeanne de Chantale et saint François de Salle était pour moi une grâce supplémentaire", confie-t-il.
C'est donc au volant d'une camionnette que le chapelain a fait la route avec le père Maxime Kouassi. "On a été touché par l'accueil des Hauts-Savoyards, leur joie, leur gentillesse. Il y avait un véritable esprit de communion", se souvient le pasteur. Reliques de sainte Bernadette, eau de la source et cierges pour la procession, les prêtres veulent partager "la grâce" de Lourdes.
Et cette grâce de la cité mariale se manifeste de plusieurs manières. "La procession du soir touche les gens venus à Lourdes, elle est emblématique. Alors, on a aussi marché en procession". Durant ce temps fort marial, les prêtres ont donné des enseignements sur Bernadette et les signes de Lourdes (la rocher, l'eau et la lumière). Il était également possible de recevoir le sacrement de réconciliation.
Au milieu des crises que nous traversons, il y a une invitation, pour nous chapelains, à s'adapter au défi du temps présent pour répondre à ceux qui désirent recevoir cette grâce.
Pourtant, il n'y a pas de feuille de route établie en avance : "Les missions ne seront pas identiques !" Mais il y a bien un temps de discussion et de construction du projet. En effet, les missionnaires tiennent à "correspondre à une attente spécifique."
Si les chapelains ont passé près de "92 heures, trajet et présence sur place compris", le père Julien avoue avoir beaucoup reçu. "Nous sommes une trentaine de chapelains à Lourdes et ce temps de mission était une grâce. C'était l'occasion d'apprendre à se connaître, cela a renforcé notre fraternité sacerdotale."
Si le creuset de naissance des missions Notre-Dame de Lourdes est la crise sanitaire, il n'est pas son horizon. "Comme les disciples qui sont envoyés pour être témoins à Jérusalem puis dans la Judée, on commence par cercle concentrique !" L'idée est donc d'aller de plus en plus loin jusqu'à s'exporter hors de France. Avec la 2e édition du e-pèlerinage Lourdes United, la grotte de Massabielle a accueilli "en esprit" ses pèlerins. Les missions de Lourdes permettent désormais aux fidèles d'accueillir Lourdes. Cap sur le diocèse de Belfort-Montbéliard pour une nouvelle mission dès le 21 août.