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Prendre l’Esprit saint comme guide de voyage

REFLECTING,THINKING,ALONE
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Jean-Michel Castaing - publié le 31/07/21
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Les beautés secrètes de la France ne se livrent qu'aux audacieux prêts à tout instant à quitter les routes tracées d’avance. Bienheureux ceux qui suivent les chemins de traverse, leurs intuitions et les inspirations de l'Esprit saint !

Les vacances sont le temps des découvertes : nous dénichons des coins de France inconnus, nous sillonnons des départements que nous n'avions fait que traverser auparavant sans nous y arrêter. Maintenant que nous n'avons plus à courir après l'horloge, que les journées nous laissent de larges marges de manœuvre pour partir à l'aventure et improviser heure par heure un itinéraire, le moment est venu de nous laisser surprendre par la richesse des paysages ou des patelins que notre intuition a élus. Foin des chemins tout tracés et des haltes touristiques "incontournables" regorgeant de vacanciers et de parkings payants ! Il s’agit de laisser de côté les sites "méritant le détour" et de donner plutôt libre cours à l’inspiration du moment. 

Une petite vallée vous plaît, une route serpentant le long d'un cours d'eau ombragé a attiré votre attention par sa promesse poétique, un village perdu au fond d'une campagne vous paraît contenir la quintessence de la beauté de la ruralité d'antan ? Ne consultez pas votre guide touristique pour vous assurer si ces curiosités y figurent au titre de lieux à visiter, mais quittez aussitôt la route principale pour emprunter le chemin (goudronné tout de même pour votre véhicule !) transversal qui conduit à l’endroit où votre pressentiment a détecté une source de bonheur… La France est multiple et presque infinie. Elle est quadrillée par d'innombrables routes dont chacune possède son charme propre. Elle ne se réduit pas aux attractions archiconnues (et archicourues) que vantent les dépliants. 

Rien de tel pour savourer une contrée que de se laisser surprendre par les aléas de la route. Souvent les haltes imposées suscitent trop d'attentes pour ne pas générer à l'arrivée déception et désenchantement. Rien de tel avec un coup de cœur découvert à l’improviste, au tournant de la route. Dans ce cas, aucune chance d'être victime d'une déconvenue. Les hasards de la pérégrination sont sources de ravissement pour la simple raison que la beauté naît de la surprise, d'un choc inattendu. Le coup de cœur est souvent un coup de foudre. Il ne faut pas avoir peur de se laisser surprendre. En vacances, le temps est suspendu. C'est le moment d'en profiter pour suivre le chemin buissonnier et s’attarder plus que prévu dans une contrée dont la topographie vous a séduit. 

Les terroirs sont jaloux de leurs atours : ils ne se livrent qu'aux aventureux, à ceux qui ne craignent pas de se risquer dans leurs tréfonds. Les "pays", ces petites régions miniatures, ces contrées typées qui n'excèdent pas quelques kilomètres carrés, sont comme certains sages qui ne dispensent leur enseignement qu'aux aventuriers de l’esprit disposés à être bousculés dans leurs certitudes et leurs préjugés. Pareillement, c'est aux voyageurs prêts à quitter les routes principales que la nature, le relief et le génie des antiques bâtisses réservent leurs meilleures surprises. La beauté aime à se cacher et sourit à ceux qui prennent des risques. Surtout, il est recommandé de parcourir une région sans idée préconçue. Il faut saisir la beauté sur-le-champ, sans attendre. En un sens, c'est elle qui se présente à nous, qui a l’initiative. C’est elle qui se donne, et non pas nous qui la saisissons. Aussi le vacancier doit-il se tenir prêt à abandonner son projet initial pour improviser un autre parcours si la beauté lui fait signe tout à coup sous la forme d’un paysage, d’un édifice remarquable, d’une chapelle isolée, des méandres d’un cours d’eau enchanteur. C'est à ce prix (bien modeste) qu'il aura toutes les chances de découvrir les merveilles cachées qui feront monter en son cœur un sentiment de gratitude envers le Créateur. 

En effet, pour un chrétien, la beauté représente le signe d'une Présence bienveillante dans le monde. Derrière le Beau nous devinons le Bon qui nous le donne. C'est pourquoi les pérégrinations suscitent la prière. Toutefois, notre pensée ne doit pas attendre d'avoir déniché le lieu ou l'édifice qui justifie notre détour pour se tourner vers Dieu. Si nous voulons mettre toutes les chances de notre côté, avant de débuter notre périple, il est recommandé de demander à l'Esprit saint de nous donner les yeux pour savoir discerner et contempler les merveilles qui nous enchanteront, au besoin de transformer notre regard pour cela. 

Car l'Esprit saint est la Personne divine qui a porté la Création à sa perfection, qui a mis en elle la touche finale de beauté. Aussi est-ce à lui qu'il faut s'adresser pour découvrir les pépites que les pays jaloux gardent par devers eux, mais qu'ils se feront néanmoins un plaisir de déceler aux curieux persévérants. Demandons à l'Ouvrier divin de nous faire pénétrer dans son atelier ! Au besoin, on peut également recourir au service de notre ange gardien afin qu'il nous guide vers les endroits reculés qui combleront nos facultés d'émerveillement, qu’il nous fasse saisir les opportunités d’attraper le Beau au vol. N'hésitons à faire du Créateur notre compagnon de voyage : nous ne posséderons jamais de meilleur guide ! 

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