La sonnette, ou clochette, que les servants d'autel aiment tant manier au moment de la consécration, n'est pas obligatoire au cours de la liturgie. Mais elle touche les esprits. Ceux qui n'ont pas fréquenté les églises depuis longtemps en restent marqués et se souviennent de son tintement, comme ils gardent à l'esprit l'odeur de l'encens. Tous nos sens sont invités à participer, et l'ouïe l'est particulièrement par la musique et les chants, mais aussi par cette sonnette. Saint Bernard le précise dans un de ses sermons sur le Cantique des Cantiques (n°28,9) : "Seul le sens de l'ouïe peut atteindre la vérité, parce que lui seul entend la parole".
La sonnette est constituée de trois ou quatre clochettes en bronze formant un carillon. La clochette est une unique cloche prolongée par un manche qui permet de l'agiter.
Les racines des cloches liturgiques sont très anciennes. Dès le livre de l'Exode, Dieu demande à Moïse que soient cousues, sur les vêtements des grands prêtres, des clochettes permettant de savoir s'ils sont dans le sanctuaire (Ex 28, 30-35). Les cloches des églises sont aussi un appel à la louange, ce sont elles qui invitent les fidèles aux offices ou à la récitation de l'angélus.
Au cours de la messe, la clochette marque les temps forts de la célébration : le début des prières de la consécration, et l'élévation de l'hostie et du vin consacrés. Ce rappel était particulièrement important lorsque la messe était célébrée en latin, à voix basse. Elle permettait aux fidèles de suivre précisément le déroulement du rite et de se recueillir au moment le plus solennel. Aujourd'hui, son usage répond à la tradition locale, sans obligation ni interdiction.