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La montagne, ce chemin pour aller au plus haut de soi

MAN, SIT, ROCK
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Jacqueline Kelen - publié le 29/07/21
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Jacqueline Kelen, écrivain qui tend à explorer, à travers ses nombreux ouvrages, les richesses de la vie intérieure, propose aux lecteurs d’Aleteia quatre méditations sur les vacances. Si le temps des vacances d’été offre un repos salutaire, il invite aussi à vivre au plus haut de son être, en ayant soif de se perfectionner en vertus et en amour. (4/4)

Les sédentaires qui nous sommes devenus finissent par oublier que l’existence terrestre est un voyage (avec ses risques et ses découvertes, ses épreuves et ses joies), un combat (contre ses faiblesses et ses défauts, contre les démons intérieurs et le mal qui rôde), et aussi une ascension. Comme le rappela Alexandre Soljenitsyne dans son célèbre discours de 1978 à Harvard, il s’agit de "quitter cette vie en créatures plus hautes que nous n’y étions entrés".

Jésus affectionne les hauteurs et exhorte ses disciples à gravir la montagne.

Proche du ciel, la montagne invite à l’élévation morale et spirituelle, à la rencontre avec la transcendance divine. Ainsi, Moïse reçoit les Tables de la Loi sur le mont Sinaï, plus tard le prophète Élie ressent, sur le même mont, la présence de Dieu dans "une brise de fin silence". Quant à Jésus, il affectionne les hauteurs et exhorte ses disciples à gravir la montagne. Il prononce le Sermon sur les Béatitudes depuis un sommet et apparaît transfiguré sur une haute montagne. La veille de son agonie se passe sur le mont des Oliviers, avant la crucifixion sur le Golgotha. Et l’Ascension clôt son passage sur la terre des hommes.

Gravir la montagne, c’est se rappeler et honorer la dimension verticale de l’être humain, c’est retrouver le sens de la grandeur qui signe sa dignité spirituelle. C’est vivre au plus haut de son être, en ayant soif de se perfectionner en vertus et en amour. Gravir la montagne, c’est aussi savoir et accepter que l’on progresse pas à pas, avec effort, constance et persévérance, que l’on ne parvient pas au but en un jour.

Tant d’individus mènent une existence sans autre désir que d’assouvir leurs passions : avidité, égoïsme, soif de pouvoir et de possessions matérielles. Ce faisant, ils restent de pauvres mortels. Hadewijch d’Anvers, la noble béguine qui vécut au XIIIe siècle, les appelle "les rampants". À la fin du XIXe siècle, la jeune carmélite Élisabeth de la Trinité parle de sa tristesse et de sa compassion pour "les êtres terre à terre" et à une amie elle donne ce conseil spirituel : "Ne sois pas une âme banale".

Dans son œuvre inachevée, Citadelle, commencée en 1936, Antoine de Saint-Exupéry écrit avec force qu’il "convient en permanence de tenir éveillé en l’homme ce qui est grand et de la convertir à sa propre grandeur."

Alors, si cette haute mission est accomplie, sans nul doute, comme l’annonce Isaïe, "montagnes et collines éclateront en cris de joie".

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