"La foule a menacé et terrorisé le personnel médical, le gardien et les autres patients", raconte sœur Anjana Kunnath à l’agence Fides. Administratrice de l’hôpital "Nazareth" à Mokama, dans l’est de l’Inde, elle a assisté ce vendredi 16 juillet à des scènes d’une rare violence, à l’intérieur même de l’établissement où la communauté des sœurs de la Charité accueille chaque jour près de 300 malades.
Peu avant les faits, un groupe avait transporté à l’hôpital un homme de 40 ans, qui venait de se faire tirer dessus, alors qu’il rentrait du travail à moto. Malheureusement, l’état dans lequel il se trouvait en arrivant à l’hôpital n’a pas permis de le sauver. En apprenant sa mort, une trentaine de personnes se sont alors introduites dans l’établissement, dévastant le service d’urgences. "C'est tragique de perdre subitement un jeune homme comme ça, souffle sœur Kunnath. Mais c'est tout aussi tragique de terroriser les infirmières de garde et le médecin". Au moins une religieuse a reçu plusieurs coups, alors que les policiers "sont restés spectateurs".
Appelant la population au calme, sœur Kunnath rappelle que l’hôpital Nazareth est "au service du territoire et des populations locales, sans aucune discrimination". "Il est dans l'intérêt de tous de le préserver et de le faire fonctionner", souligne-t-elle.