« Ce n’est pas l’église des podiums ! » C’est ainsi que Virginie résume ses deux jours de marche dans les pas de saint Joseph. Touchée par la simplicité de l'initiative, elle insiste sur la fraternité et la diversité des marcheurs. Le groupe réunissait de nombreux jeunes, plusieurs familles, et des religieux, ainsi que des membres de l’association Genèses. Les jeunes de cette association d'insertion sociale et professionnelle suivent l'année saint Joseph en rejoignant le pèlerinage pour leur marche annuelle. Les milieux sociaux diffèrent et les spiritualités diffèrent, du plus au moins traditionnels.
La richesse du groupe l’ouvre sans cesse sur l’extérieur : les marcheurs s’arrêtent régulièrement pour discuter avec les personnes qu’ils croisent. Elles sont souvent touchées par l’audace de leur démarche : « Vous arrivez de Paris à pied ? ». Les villages traversés sont loin des voies de pèlerinage habituelles, et n’ont pas l’habitude que des chrétiens viennent à leur rencontre. Certains marcheurs osent revenir aux fondamentaux, et interroger leurs interlocuteurs sur leur relation à Dieu. C’est aussi chez leurs hôtes que les marcheurs vivent des rencontres imprévisibles.
Ce week-end-là, un couple catholique, leur voisine, croyante de loin, les ont hébergés. La voisine les accompagne le lendemain à la messe avec une amie bouddhiste.
« Il y a quelque chose de prophétique dans cette marche », conclut Virginie. Les pèlerins portent la Sainte famille à la rencontre des familles françaises, fragilisées par plusieurs confinements. Leur hardiesse en inspirera sûrement d’autres, et préfigure les missions à venir.