En cette année jacquaire (déclarée telle quand la fête de saint Jacques, le 25 juillet, tombe un dimanche), il n’y a pas de raison que seule la métropole espagnole fête le célèbre apôtre. Les îles Canaries aussi ont leur chemin de saint Jacques. Le seul chemin situé en dehors du continent européen, appelé le Camino de Santiago ou encore la Ruta Jacobea. Dans quelques jours, la ville de Gáldar s’apprête à célébrer la saint Jacques, et à accueillir les pèlerins qui auront traversé l’île, pendant quatre jours environ, du sud au nord jusqu’à la grande église de Santiago de los Caballeros.
Les touristes sont loin d’imaginer qu’à travers les dunes, les palmiers et les volcans qui peuplent Gran Canaria se dessine un chemin de pèlerinage. La tradition raconte que les colons espagnols, qui s’établirent sur l’île au XVe siècle, n’avaient pas les moyens de revenir sur le continent pour marcher jusqu’à saint Jacques de Compostelle, en Galice. Ils ont donc établi leur propre pèlerinage depuis l’église de Tunte, au sud, en direction de l’église de Santiago de los Caballeros, l’un des plus grands monuments des Canaries, avec ses trois larges nefs et ses quinze chapelles.
Si les sites touristiques de l'île se vantent de bénéficier d'une bulle papale qui aurait été décrétée par Jean XXIII en 1965 offrant l'indulgence plénière pour les pèlerins de Gáldar, cela est tout bonnement impossible dans la mesure où Jean XXIII est décédé en 1963. Si ce chemin de Compostelle ne manque pas d'intérêt, il ne permet pas pour autant d'obtenir l'indulgence plénière, comme c'est le cas à saint Jacques de Compostelle les années jacquaires.