Une visite bien singulière. Le Président Emmanuel Macron avait promis au printemps de "prendre son bâton de pèlerin" pour sillonner le pays. Ce vendredi 16 juillet, c'est dans l'un des sanctuaires les plus visités de France qu'il fera halte. Une première pour un président français en exercice. Le chef de l'État devrait arriver aux alentours de 15 heures et passer une heure dans le sanctuaire. Il sera accueilli par Mgr Hérouard, délégué apostolique du sanctuaire, et Mgr Ribadeau Dumas, le recteur.
La visite présidentielle coïncidera avec le pèlerinage digital mondial organisé par le sanctuaire, Lourdes United. Pour que les activités puissent se dérouler normalement, un itinéraire précis a été arrêté. Le Président déambulera depuis la rive droite du Gave et passera notamment près de la grotte de Massabielle. Si Emmanuel Macron vient d'abord dans le cadre de sa stratégie de relance, "il sera plongé dans Lourdes United" reconnaît Mrg Ribadeau Dumas.
Le locataire de l'Élysée n'a pas caché les objectifs de sa venue. Il entend profiter de ses déplacements en région pour esquisser la reprise économique. Avant son arrivée à Lourdes, il se rendra en effet à l'usine du constructeur ferroviaire CAF. Puis il s'entretiendra avec des acteurs du tourisme local à Lourdes. Son déplacement au sanctuaire s'inscrira donc dans ce cadre plus large. En tant que ville-sanctuaire, Lourdes, est de fait un haut-lieu touristique. Et un haut-lieu en crise : la deuxième plus grande ville hôtelière de France subi de plein fouet les conséquences d'une économie affectée par la crise sanitaire. La fréquentation touristique de l’année 2020 était en baisse de 23,7% dans la région Occitanie. Une baisse significative pour le secteur qui pèse pour 15,9 milliards d’euros de retombées économiques.
La visite du Président revêt tout de même un caractère particulier. Même Jacques Chirac qui avait accueilli le pape Jean Paul II en 2004 lors de sa venue à Lourdes ne s'était pas rendu au sanctuaire. Le tour de France estival entrepris par le Président de la République, qui n'est pas officiellement en lice pour sa propre succession, a des allures de pré-campagne. Et de clin d'oeil (un peu trop) appuyé à des catholiques pour le moins échaudés par les dernières mesures sociétales de l'exécutif.