Stupeur et confusion règnent dans les rues de Port-au-Prince. La capitale haïtienne et l'île entière ont été placées en état de siège. L'assassinat du président de la République Jovenel Moïse vient s'ajouter à la liste des crises que traverse le pays. Crise d'abord sécuritaire mais également sociale et politique.
Face à la situation qui semble inextricable, la conférence épiscopale d'Haïti a reçu le soutien du pape François. Dans un télégramme daté du 8 juillet et signé par le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, le pape François « présente ses condoléances au peuple haïtien ». « Priant le Père de miséricorde pour le repos de l’âme du défunt, le Saint-Père exprime sa tristesse et condamne toute forme de violence comme moyen de résolution des crises et des conflits », écrit le cardinal Parolin. Le Pape recommande à Dieu l'épouse du président défunt, gravement blessée.
Mgr Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France a également apporté son soutien à Mgr Saturné, président de la Conférence épiscopale d'Haïti. À l'archevêque de Cap-Haïtien, Mgr Éric de Moulins-Beaufort adresse les mots suivants : "en ces heures inquiétantes pour votre pays, permettez-moi de vous assurer de la prière toute spéciale des catholiques de France."
Dans un communiqué publié mercredi, la conférence des évêques d’Haïti « déplore et condamne ce meurtre inadmissible et révoltant » qui vient selon eux marquer « un tournant regrettable » dans l’histoire du pays. Condamnant fermement l’usage de la violence comme moyen de résoudre les tensions dans le pays, les prélats appellent vigoureusement la population à « dépasser leur orgueil personnel et leurs intérêts de groupes » au nom du bien commun. « Déposez les armes ! (…) Choisissez enfin le vivre ensemble fraternel dans l’intérêt de tous et dans l’intérêt d’Haïti ! », écrivent-ils.
Cet assassinat intervient après plusieurs mois de flambée des violences entre gangs à Port-au-Prince, sur fond de crise humanitaire et politique. Il y a un mois, les évêques publiaient une note dans laquelle ils s’opposaient à la volonté du président en place d’organiser un référendum constitutionnel sans l’accord du Parlement. S’en suivait une dénonciation des « maux terrifiants » qui touchent la population du pays : « le kidnapping », « la criminalité », « l’impunité », « l’instabilité politique » ou encore « la détérioration des structures de l’État ».