Les scientifiques vous le diront, toutes les bactéries ne sont pas mauvaises ! Si certaines sont bonnes pour notre corps humain, d'autres le sont aussi pour les œuvres d'art. À commencer par la bactérie "Serratia ficaria SH7", un petit microbe qui fait la joie des restaurateurs et des scientifiques. Et pour cause, elle absorberait, avec une grande efficacité (et sans abîmer !), les polluants les plus tenaces accrochés sur les statues, les murs, les façades... ! Une véritable petite révolution en matière de restauration qui vient tout juste de faire ses preuves sur l'un des chefs-d'œuvres de Michel-Ange.
Direction Florence, au cœur de la basilique San Lorenzo. C'est ici que l'on peut admirer, dans une chapelle réalisée par Michel-Ange — appelée la Nouvelle Sacristie — plusieurs tombeaux monumentaux commandés par la famille Médicis. Si le temps n'a pas altéré la beauté de ces oeuvres, quelques taches, dont certaines datent de l'époque de l'artiste, se sont multipliées avec le temps. La cause ? L'inhumation hâtive d'Alexandre de Médicis dont le corps avait été enterré à la hâte en 1537 sans préparation. Une inhumation trop rapide qui a favorisé l'apparition de taches dès 1595. À cela s'ajoute les traces de plusieurs siècles de moulages au plâtre destinés à répliquer les sculptures. Les restaurateurs n'avaient, jusqu'à maintenant, jamais réussi à venir à bout de ces taches, jusqu'à l'arrivée miraculeuse de la bactérie SH7.
Une bactérie qui ferait des merveilles pas uniquement sur le marbre, mais aussi sur la colle et l'huile. Cette découverte extraordinaire, on la doit à Anna Rosa Sprocati, biologiste de l’Agence italienne pour les nouvelles technologies, qui est parvenue à isoler la bactérie parmi l’étude de 1000 spécimens. Une nouvelle qui ouvre de belles perspectives dans le monde de la restauration et qui promet d'éclatantes renaissances comme en témoigne la splendeur retrouvée de la chapelle des Médicis.