Calme et dialogue, c’est l’appel du pape François à l’adresse de l’Eswatini, petit pays enclavé entre l’Afrique du Sud et le Mozambique. "J'invite ceux qui occupent des postes de responsabilité et ceux qui expriment leurs aspirations pour l'avenir du pays à faire un effort commun pour le dialogue, la réconciliation et la résolution pacifique des différentes positions", a prié le pape François lors de l’Angélus dimanche 4 juillet.
En effet, la dernière monarchie absolue du continent africain fait face à une grave crise sociale. Des manifestations ont éclaté dans l’ensemble du royaume. Internet suspendu, mobilisation de l’armée, la réponse de l’exécutif a été d’une rare fermeté. C’est la mort d’un étudiant qui a cristallisée la colère en mai dernier. La possible bavure policière a entrainé de nombreux jeunes dans la rue.
Les manifestations se sont sont ensuite transformées en un appel à la fin du règne du monarque Mswati III. Sa figure cristallise les tensions et les manifestants réclament une meilleure répartition des richesses entre la famille royale, les élites et le reste du peuple.
Mgr José Luis Ponce de León, évêque de l’unique diocèse eswatinien a lui invité les autorités à engager un dialogue avec les manifestants, les ONG, les institutions religieuses et les organisations politiques. "Nous appelons à la restauration d’Internet pour avoir accès aux informations […] les Églises seront ainsi en mesure d’apporter un soutien spirituel en cette période de crise", plaidait-il vendredi 2 juillet.