C’est un fait divers sordide qui témoigne, une nouvelle fois, d’un extrémisme religieux croissant au Pakistan. Muhammad Waqas a été tué de plusieurs coups de couteau vendredi 2 juillet alors qu’il rentrait chez lui à Sadiqabad, dans la province du Pendjab (Pakistan). Accusé de blasphème en 2016 pour avoir partagé des caricatures blasphématoires du prophète Mahomet sur les réseaux sociaux, il avait été envoyé en prison en 2017. Mais faute de preuve, la Haute Cour de Lahore a finalement annulé sa condamnation en 2020 et Muhammad Waqas a été libéré de prison.
C’est un policier, Abdul Qadir, qui l’a tué avec un couteau de boucher. D’après un responsable de la police, Rana Muhammad Ashraf, ce policier "prévoyait de l'attaquer depuis 2016, l'accusant d'avoir manqué de respect au prophète Mohammed". Au moment de l’attaque, le frère de la victime était présent et aurait aussi été blessé.
"C'est un autre exemple d’extrémisme religieux croissant", a dénoncé Peter Jacob, le directeur catholique du Center for Social Justice. "La situation est si effrayante et grave qu’aucune entité ne peut la contrôler. Cette ombre du terrorisme et de l’obsession ne peut être détectée par aucun détecteur".
Actuellement, la loi pakistanaise prévoit la peine capitale pour quiconque est reconnu coupable d’avoir insulté l’islam ou le prophète Mahomet. Mais de nombreux opposants dénoncent une instrumentalisation de cette loi afin de régler des conflits personnels ou de s’attaquer à des minorités religieuses. Par ailleurs, même en cas d’acquittement, les personnes qui ont été accusées de blasphème sont souvent la cible de lynchage voir d’assassinat par la suite.