Intitulé « L’amitié avec les personnes handicapées : le début d’un nouveau monde », le document de l'Académie pontificale pour la vie invite à être davantage à l’écoute des personnes handicapées, via un « magistère du handicap », et à tirer les leçons de leur expérience pendant la pandémie. Préparée en collaboration avec la Commission Covid-19 du Vatican, cette note de dix pages tire les conclusions sur la prise en charge des personnes handicapées durant la pandémie. Mettant en évidence les conséquences négatives de la crise sanitaire sur ces dernières, le document souligne la nécessité d’impliquer et de soutenir autant que possible les personnes handicapées « pour élaborer des plans de soins avancés et prendre des décisions en matière de santé ».
Parmi les préoccupations éthiques principales de l’Académie pontificale se trouve celle, d’abord, de promouvoir des solutions pour les besoins spécifiques des personnes handicapées afin qu’elles bénéficient des politiques et des interventions de santé publique. En outre, l’Académie fait part de son regret qu’en matière de santé publique, on se contente souvent de définir le handicap uniquement en termes biomédicaux.
Enfin, la note suggère la création d’un véritable « magistère du handicap » afin d’écouter les personnes handicapées. « Les leçons que les personnes handicapées peuvent nous enseigner, notamment pendant cette pandémie, sont stimulantes ». « Ils nous invitent, poursuit la note, à accepter l’interdépendance, la responsabilité mutuelle et l’attention portée à l’autre comme un mode de vie et comme un moyen de promouvoir le bien commun ».
Soucieuse d’accompagner, de soigner et de défendre les personnes handicapées selon « l’enseignement constant de l’Évangile », l’Académie pour la vie demande aux organismes catholiques de soins de santé de « prendre l’initiative de répondre aux besoins des personnes handicapées et de leurs familles ».
En outre, dans le cadre de la mise en circulation des vaccins contre le Covid-19, la note invite à donner la priorité aux personnes, telles que les handicapés, auxquelles les mesures de santé publique génériques imposent des charges.
« Dans la pensée chrétienne, il n’est pas rare que le handicap soit identifié comme une conséquence du péché originel », s’indignent les rédacteurs de la note. Bien au contraire, rappelle l’Académie, la foi chrétienne enseigne que la vulnérabilité et les limites sont inhérentes à la condition humaine. Les personnes handicapées sont « dans le cœur de Dieu et au cœur du ministère de l’ensemble du peuple de Dieu ». C’est pourquoi, conclut la note, l’Église a pour mission de les accompagner et de les défendre.