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De nouvelles églises incendiées au Canada

L'église Saint Jean-Baptiste, à Morinville, Alberta (Canada), le 1er juillet 2021.

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Agnès Pinard Legry - publié le 02/07/21
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De nouvelles églises catholiques ont été incendiées dans la nuit de mardi à mercredi 30 juin cette fois en Alberta et en Nouvelle-Écosse. Des actes certainement liés à la découverte d’un millier de tombes près d’anciens pensionnats pour les Autochtones gérés, entre autres, par l’Église catholique en Colombie-Britannique.

L'église catholique Saint-Jean-Baptiste de Morinville, près d'Edmonton (Nouvelle-Écosse), a été entièrement ravagée par les flammes dans la nuit de mardi à mercredi 30 juin. Ces derniers jours d'autres églises catholiques situées en territoires autochtones dans les régions rurales du sud de la Colombie-Britannique avaient déjà été détruites par des incendies d’origine suspecte. Des incendies certainement liés à la découverte des restes de 215 écoliers à Kamloops en Colombie-Britannique fin mai, de près plus de 750 tombes, dont les noms ont disparu au fil du temps, d’anciens pensionnats autochtones gérés par l’Église catholique à Marieval (Colombie britannique) la semaine dernière et de 182 autres tombes sur le site d'un ancien pensionnat accueillant des Autochtones au Canada ce mercredi 30 juin. Le 27 mai dernier, les restes de 215 enfants autochtones sur le site d’un ancien pensionnat en Colombie-Britannique, scolarisés dans cet établissement actif entre 1890 et 1969, ont été retrouvés après une enquête.

Si les premiers incendies n'avaient pas provoqué de vives réactions politiques, celui-ci n'est pas passé inaperçu. Ministre de la Justice, Kaycee Madu a décrit l'incendie comme un "crime haineux violent ciblant la communauté catholique". "J'ai réalisé ce matin que si un groupe confessionnel minoritaire avait été confronté à un acte de violence apparent comme celui-ci, j'aurais été absolument sur place immédiatement pour faire preuve de solidarité et j'ai donc estimé qu'il était nécessaire de le faire", a-t-il déclaré.

Kamloops, Marieval… depuis le 4 juin le Canada voit ressurgir une part d'ombre de son histoire, celle du sort de milliers d'enfants d'autochtones scolarisés dans des pensionnats confiés à des églises par l'État canadien. Le pape François s’est exprimé à ce sujet lors de l’Angélus du 6 juin. "Je m’unis aux évêques canadiens et à toute l’Église catholique au Canada pour exprimer ma proximité au peuple canadien", a-t-il déclaré. "Cette triste découverte" a fait selon lui resurgir les "douleurs" et "souffrances du passé". "Que les autorités politiques et religieuses du Canada continuent à collaborer avec détermination pour faire la lumière sur cette triste affaire et à s’engager avec humilité dans un chemin de réconciliation et de guérison", a-t-il poursuivi.

La Conférence des évêques catholiques du Canada (CCCB) a annoncé, mardi 29 juin l’envoi au Vatican d’une délégation composée de responsables des Premières Nations et d’évêques du 17 au 20 décembre. "Le pape François s’est entièrement engagé pour entendre directement les peuples autochtones, pour exprimer sa proximité sincère, aborder l’impact de la colonisation et du rôle que l’Église a joué dans le système des pensionnats", souligne la conférence épiscopale dans son communiqué.

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