En Irlande, on appelle cette pratique les "Mass Rocks" ("rochers de messe"). À l’époque où la pratique de leur foi était interdite, les fidèles irlandais se retrouvaient en extérieur, dans des endroits isolés et cachés, pour assister à la messe. Avec des gros rochers en guise d’autels, au sommet des montagnes ou dans des champs en pâture, les prêtres célébraient ainsi l’Eucharistie clandestinement pour échapper aux persécutions.
Depuis le début du XIXe siècle et la fin des persécutions, cette pratique est tombée en désuétude, même si certaines paroisses locales continuent de célébrer une messe annuelle sur l’un ou l’autre autel préservé. D’autres restent cachés dans la nature, intacts ou non.
Alors que la plupart des pays du monde impose des restrictions sanitaires pour l'exercice des cultes à cause de la pandémie, l’Irlande figure parmi ceux qui ont les mesures les plus strictes. Entre le mois d’octobre et le 10 mai, les messes publiques ont été suspendues, avec une très courte parenthèse à Noël. Désormais, les célébrations religieuses sont autorisées mais limitées à 50 personnes, tout comme les réceptions de mariages.
Face à cela, plusieurs diocèses renouent depuis quelques mois avec la tradition des "Mass Rocks". Les prêtres célèbrent ainsi la messe sur des rochers en granit qui parsèment le paysage irlandais et qui rappellent le temps où les catholiques pratiquaient secrètement leur foi sur l’île d’Emeraude. Cela donne lieu à des scènes étonnantes, que l’Aide à l’Église en Détresse (AED) a immortalisé dans une vidéo publiée sur la chaîne Youtube. Le 20 juin dernier, jour de la fête des bienheureux martyrs irlandais, l'association avait invité les 26 diocèses à organiser des messes en plein air en leur mémoire. "Ces saintes messes ont été offertes pour le renouveau de la foi en Irlande par l'intercession des martyrs irlandais", précise l'AED.