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Faut-il laisser son enfant aller à une soirée « projet X » ?

Soirée Projet X aux Invalides le 12 juin 2021, Paris.

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Mathilde de Robien - publié le 25/06/21
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Tous ses copains y vont, vous êtes certain qu’il restera en marge des débordements, néanmoins vous n’êtes pas rassuré à l’idée d’une soirée improvisée sur la voie publique. Comment dire non sans passer pour un ringard ?

Fêter la fin des cours, le bac, l’été, la musique, l’Euro de football, bientôt les résultats du bac… Tous les prétextes sont bons pour lancer et participer à une soirée « Projet X », du nom d’un film américain de 2012 mettant en scène une soirée d’anniversaire entre adolescents qui dégénère. Si les motivations de la majorité des jeunes sont normales et légitimes (danser, s’amuser, écouter de la musique, être ensemble, faire des rencontres…), ce type de soirée ne dégénère pas uniquement dans les films.

Avoir conscience de la manière dont se déroule une soirée « Projet X » permet de démontrer à son enfant qu’elle n’est sans doute pas le meilleur endroit pour s’amuser, et même, qu’en y allant, il se met en danger. Ces derniers jours, les exemples ne manquent pas : aux Invalides, aux Tuileries mais aussi en province, des milliers de jeunes se sont réunis, via Instagram notamment, pensant assister à une grande fête, qui finalement est devenue le théâtre d’affrontements avec la police, de rixes entre bandes et d’agressions (rackets, passages à tabac, attouchements sexuels).

Pascale Morinière, médecin généraliste et vice-présidente des Associations Familiales Catholiques (AFC), conseillait aux parents dans son livre Au secours, mon bébé a grandi ! (Salvator) « d’écouter, d’accepter le débat, d’inviter le jeune à s’interroger, pointer les conséquences... » Un exercice parfait sur cette question des soirées « Projet X » où les dérapages ne sont pas sans conséquences. Outre le fait que ce soit interdit par la loi puisqu’il s’agit d’un rassemblement non déclaré sur la voie publique.

Si les articles et les vidéos relatant ce type de soirée ne le rebutent pas pour autant, persuadé du fait que lui restera en dehors de tous ces débordements, invitez-le à le faire réfléchir sur les conditions de ce genre de soirée : te sentirais-tu à l’aise dans ces fêtes ? Que penses-tu de l’at­titude de ceux qui y participent ? Cela lui permettra d’affiner lui-même son propre discernement. 

C’est aussi le moment de lui redire votre confiance (« je sais bien que tu ne vas pas agresser quelqu’un ni lancer des bouteilles en verre sur la police ») tout en soulignant que dans ce genre d’évènement, même avec la meilleure volonté du monde, on ne maîtrise pas tous les éléments. Et pour preuve, les jeunes qui ont participé à ces soirées « Projet X » avaient pour la plupart d’excellentes raisons et de bons sentiments : « L’année dernière, c’était sympa, et ça remplaçait les festivals », « tout le monde peut sympathiser avec tout le monde », « on avait le bac cette année, on a besoin de se relâcher un peu »…

Lui refuser cette soirée ne signifie pas un manque de confiance en lui mais plutôt un acte d’amour. Une manière de dire : « Tu as du prix à mes yeux, tu es précieux et je prends soin de toi. » Car il est raisonnable de craindre un certain nombre de dérives liées à ce type de soirée. Et cela, un adolescent est en mesure de le comprendre.

Pour montrer votre compréhension, vous pourrez peut-être envisager plus de souplesse en vue de ses prochaines sorties, sur l’heure du retour ou sur leur fréquence. Une manière de conserver votre autorité, tout en vous montrant conciliant sur des questions sur lesquelles vous êtes prêts à lâcher du lest. Une façon de maintenir le lien et la confiance.

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