Triste constat de la part de la sexologue et thérapeute de couple : l’amour est en danger. « Il est un mode de relation en voie de disparition », confiait-elle à Aleteia suite à la parution de son dernier ouvrage Qu’est-ce qui pourrait sauver l’amour ?, livre dans lequel elle parie qu’en 2030, « les couples cesseront de faire l’amour ».
Un désintérêt sexuel dû selon elle à l’individualisme galopant de la société, à l’oubli de ce qui constitue pourtant un élément fondamental de la sexualité : l’aspect relationnel, mais aussi à un certain manque d’enthousiasme. Trop de femmes feraient passer la sexualité au second plan, voire y verraient une corvée supplémentaire. « Mais si les femmes sont malheureuses dans la sexualité, c’est parce qu’elles sont passives ! », arguait Thérèse Hargot lors de la conférence organisée par M’ton couple, site internet offrant de nombreuses ressources en vue de construire un amour durable. « Une partie d’entre elles s’attend à ce que ce soit l’homme qui mène la danse, or dans la sexualité, c’est la femme qui mène. Les hommes ont besoin d’être initiés à la sexualité. Bien sûr, ils savent comment on fait les bébés, mais cela n’engendre pas nécessairement l’épanouissement sexuel du couple ».
Que signifie donc mener la danse, pour une femme ? Loin de toute revendication féministe (il ne s’agit pas de prendre le dessus sur l’homme mais au contraire de se mettre au diapason), la sexologue invite d’abord les femmes à se connecter à ce qu’elles ressentent, d’écouter leur corps, leurs envies, d’être à l’écoute de soi. Ceci leur permettra de donner le rythme à la relation. La sexologue compare l’accueil de la femme à une invitation à dîner : c’est celle qui accueille chez elle qui donne le rythme de la soirée, qui indique quand il est l’heure de passer à table, etc… Dans la relation sexuelle, c’est également à la femme de donner le tempo. Et il est bon que l’homme s’adapte au rythme de la femme, qu’il se maîtrise pour se donner au bon moment. C’est ainsi que l’homme et la femme peuvent atteindre des moments de communion, une joie commune, et faire grandir l’amour.
Tout un art, qui n’est pas totalement inné dans la mesure où la femme, bien souvent, a pour habitude d’écouter les autres, tandis que l’homme a plutôt tendance à s’écouter. « L’homme doit sortir de son égoïsme, apprendre à se mettre à l’écoute de sa femme », insiste Thérèse Hargot, invitant en ce sens à révolutionner la manière de penser l’amour. Une relation qui procure de la joie si elle est basée sur l’écoute, la communication et la confiance réciproques.