separateurCreated with Sketch.

Ne ratons pas nos au-revoir

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Jeanne Larghero - publié le 12/06/21
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Quand l’année s’achève, il faut savoir tourner la page et ne pas manquer ses au-revoir. Dire au-revoir, c’est laisser la place avec gratitude et confiance.

L’année scolaire touche à sa fin, c’est la saison des changements : mutations, départs en retraite, déménagements, fin du lycée, fin des études, nombreux sont ceux qui s’apprêtent à prendre un nouveau départ. Mais avant cela, il y a des adieux à faire, des au-revoir à donner : pour écrire de nouveaux chapitres, il faut savoir tourner la page. Il n’est pas toujours facile de laisser sa place à d’autres, pas facile de reconnaître que ceux qui nous succèderont feront aussi bien et même mieux, pas facile de laisser derrière soi un monde familier d’amis, de collègues, d’habitudes et de lieux partagés. 

Intuitivement nous ressentons le besoin de ne pas laisser derrière nous une porte à demi-ouverte, à demi-fermée et cette intuition est forte : il y va de la liberté de ceux que nous quittons comme de la nôtre.

Ne ratons pas nos au-revoir, même si nous aimerions parfois les éviter, nous éclipser, filer à l’anglaise pour éviter de sortir les mouchoirs. Car intériorisés, puis exprimés, fêtés ou pleurés, nos au-revoir recréent un espace de liberté. Nous nous quittons avec des mots qui remercient, qui se souviennent, qui disent l’avenir : on appelle cela une « anamnèse ». En cela nous ouvrons une place à ceux qui viendront, nous assumons de former dans le cœur de ceux qui restent une brèche qui les rend disponibles à l’accueil, et surtout nous nous donnons la possibilité de regarder vers le futur. Intuitivement nous ressentons le besoin de ne pas laisser derrière nous une porte à demi-ouverte, à demi-fermée et cette intuition est forte : il y va de la liberté de ceux que nous quittons comme de la nôtre. Et fermer une porte ne nous oblige pas à partir en emportant derrière nous la clé après un double tour ! La Providence se charge souvent de faire se recroiser des routes et de nous amener à goûter la joie des retrouvailles…

Un bon au-revoir est alors un au-revoir qui ne déplore pas mais qui se réjouit : un au-revoir qui dit merci. Remercier chacun pour les services rendus, pour ses qualités, pour la chaleur de sa présence, pour tout ce qu’il a mis de personnel dans les moments passés ensemble, pour tout ce qui a fait du bien dans les bons comme dans les mauvais moments. Ces remerciements nous rassurent sur notre valeur : ils disent à quel point chacun est unique, celui qui part comme celui qui reste, ils disent que nous ne sommes pas interchangeables. Ils forment aussi un hymne à la Providence, celle qui a mis des gens si formidables sur notre chemin, et qui ne manquera pas de poser encore sa main sur nous : ils expriment une immense confiance en l’avenir.  

Alors ne regrettons pas indéfiniment les au-revoir manqués : cette même Providence ne nous laissera jamais tomber, elle saura toujours nous proposer, aux détours de notre vie, l’occasion d’exprimer notre reconnaissance, clairement ou secrètement … dans ce monde ou dans l’autre.

Newsletter
Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Tags:
Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)