Si naturellement, nous avons tendance à remarquer, et mémoriser, ce qui ne va pas, chez soi ou chez les autres, il est plus rare d’arriver à se concentrer sur ce qui va. Pourtant, les recherches en psychologie positive ont démontré que le fait de rééquilibrer son regard, de combattre ce biais de négativité, et de cultiver le meilleur en soi, avait un impact sur l’humeur, le stress, l’anxiété et favorisait l’épanouissement, la vitalité et la créativité.
Un des outils élaborés par la psychologie positive invite dans un premier temps à identifier ses propres forces, afin de les mettre en œuvre dans son quotidien. Une manière de donner et de trouver du sens à sa vie, de s’épanouir et de vivre de manière plus heureuse.
Pour faciliter l’identification de ses propres ressources, Seligman et Peterson ont déterminé 24 forces personnelles, communes à tous les êtres humains et considérées comme particulièrement utiles au bon fonctionnement humain et social. Ils les ont regroupées en six catégories qui correspondent aux vertus universelles : la sagesse, le courage, l’amour, la justice, la tempérance et la spiritualité. Parmi ces 24 forces, certaines sont plus développées chez un individu, ou tout du moins mobilisées plus facilement : ce sont les forces principales. Seligman soutient que pour être heureux, il faut pouvoir utiliser ses forces principales dans son quotidien. En effet, « agir en utilisant ses forces dans le quotidien augmente la vitalité, le sentiment de compétence, ainsi que le sentiment de maitrise de son environnement et de sa vie », explique Rébecca Shankland, chercheur en psychologie positive, auteur de nombreux ouvrages et professeur en psychologie lors du sommet de la résilience organisé par Mon coaching Peppsy.
Outre un travail d’introspection et/ou le recueil d’avis de ses proches, ce questionnaire gratuit et accessible en ligne met en avant les forces qui vous caractérisent le plus. Les cinq premières forces sont vos forces principales. Les cinq dernières sont les forces qui sont le moins présentes chez vous.
Rébecca Shankland donne un exemple très concret, inhérent à toute vie de famille. Sachant que la force d’intelligence sociale (comprendre autrui, avoir conscience des sentiments et des motivations des autres) figure parmi ses propres forces principales, elle essaie de la mettre en œuvre lorsque ses enfants se jettent sur elle à son retour du travail pour lui raconter leur journée. A ce moment-là, elle active sa force d’intelligence sociale pour communiquer sur son degré de disponibilité : « J’ai besoin de cinq minutes pour arriver et souffler, puis je serai disponible pour t’écouter et être avec toi. ».
Juliette Lachenal, psychologue et fondatrice de Mon coaching Peppsy, souligne quant à elle l’importance de ne pas vivre en « sous-régime ». C’est le cas lorsque ses forces principales sont sous-exploitées. Elle fournit un exemple très personnel : « Dans mon travail de thérapeute, je peux exploiter mon intelligence sociale et ma bonté, qui font partie de mes forces. Cependant, le leadership, qui compte aussi parmi mes forces principales, est en stand-by quand j’accueille un patient dans mon cabinet. Pour me sentir satisfaite dans une vie harmonieuse, il est donc important que je trouve un lieu dans ma vie où utiliser et développer ma force de leadership. J’ai donc pris des responsabilités dans une association pour l’utiliser et la renforcer. »
« Si vous avez le sentiment de toujours vouloir plus et que vous ressentez une insatisfaction confuse, c’est peut-être tout simplement que certaines de vos forces principales ne sont pas exploitées. En les utilisant, ce sentiment d’insatisfaction disparaîtra », précise la thérapeute.