Il n’est pas habituel d’entendre des « Je vous salue Marie » ni des chants de louange s’élever dans les airs à l’occasion de marches blanches. Celle-ci était « une marche jaune », le jaune étant la couleur préférée de Marjorie, jeune fille de 17 ans poignardée par un garçon de 14 ans suite à une bagarre à cause de propos grossiers échangés sur Snapchat au sujet de la petite sœur de la victime. Et pourtant, devant plusieurs centaines de personnes rassemblées sur les lieux du drame ce samedi 22 mai pour rendre un dernier hommage à la jeune fille, la famille n’a pas hésité à réciter un « Je vous salue Marie », avant de proposer d’écouter « les chansons préférées de Marjorie » dont les paroles étaient explicites : « Seigneur, je prie en Dieu », « Rendez grâce au Seigneur »…
Une foi qui transperçait également à travers les paroles de la mère de famille : « Aimons-nous les uns les autres », a-t-elle clamé, qui ne sont pas sans faire référence aux propres paroles du Christ : « Aimez-vous les uns les autres » (Jn 15, 12). Elle a ensuite prononcé un vibrant plaidoyer en faveur de l'éducation et du rôle des parents, avant d'affirmer sa croyance en la vie éternelle : « Je m'adresse tout particulièrement aux parents. Aimez vos enfants, parlez avec vos enfants, aimez-les, dansez avec eux. Je dansais avec Marjorie. Faites des réunions avec vos enfants, discutez avec eux, cherchez à savoir ce qu'ils font dans la vie, soyez auprès d'eux, embrassez-les, dites-leur que vous les aimez, car cette parole je n'ai pas eu le temps de la dire à Marjorie une dernière fois. Là où elle est je pense qu'elle m'entend. Marjorie, je t'aime. »
Une des grandes sœurs de la victime, Cynthia Gentil, a quant à elle appelé à la paix : « Aujourd'hui nous sommes dévastés, mais nous voulons la paix et ne jamais céder à la vengeance. Nous savons que cet état d’esprit aurait été celui de Marjorie ». Une amie de la famille, Maeva, 15 ans, interrogée par nos confrères du Figaro a confié : « Nous sommes ici avant tout pour la famille. Ils sont très croyants, c'est grâce à la religion qu'ils tiennent ».