S’agit-il ici de physique ou de chimie ? L’Esprit saint nous aiderait-il à découvrir ce qu’il se passe sur Mars ? Plus sérieusement, le don de science vient nous « conduire à saisir, à travers la création, la grandeur et l’amour de Dieu et sa relation profonde avec chaque créature », corrige le pape François. Travaux pratiques.
“Mon Dieu tu es grand tu es beau !” Ce tube des années 90 résumerait-il à lui seul le don de science ? Si nous ne résistons pas à nous exclamer devant un coucher de soleil ou une chaîne de montagnes enneigées, peut-être n’y reconnaissons-nous pas systématiquement l’œuvre de Dieu. Pourtant, le don de science nous apporte précisément cette capacité à prendre conscience de la création, des créatures et du créateur en tant que tels. Pour Pierre-Yves Noyer, frère de la communauté de la Croix Glorieuse à Toulouse, « ce don nous fait prendre conscience de la différence entre le Créateur et la créature. Il se crée de ce fait une sorte de distance entre les deux êtres, qui rejaillit en gratitude ».
Ce religieux témoigne avoir reçu ce don lors d’une promenade dans une vallée perdue. S’émerveillant des montagnes et de la flore luxuriante du printemps, il a reçu en plein cœur une lumière et pris conscience que Dieu était présent partout et à cet instant précis.
Il est aussi possible d’éprouver cette science en d’autres circonstances. Pour le Saint-Père, « c’est la sensation que nous éprouvons également lorsque nous admirons une œuvre d’art ou toute autre merveille qui est le fruit du génie et de la créativité de l’homme ».
L’Esprit de science n’a pas de limite. Il s’applique notamment à la reconnaissance de la présence de Dieu dans le rire des enfants ou dans un profond échange entre pairs.
Grâce à l’Esprit de science, Thibaut, manager, reconnaît les talents de ses collaborateurs comme un don de Dieu. Il s’engage par conséquent à respecter leurs talents et à les faire fructifier.
De plus, l’Homme, ayant perçu de Dieu qu’il est le sommet de la création, retrouve sa juste place par rapport aux animaux. Il lui revient en outre d’assumer pleinement son rôle de gardien de la création, en l’utilisant et l’entretenant avec respect.
Enfin, un juste équilibre s’établit entre les hommes, les rendant complémentaires les uns des autres. Le don de science évite « la tentation de nous arrêter aux créatures, comme si celles-ci pouvaient offrir la réponse à toutes nos attentes », précise le pape François.
En somme, reçu dans la prière, le don de science vient rééquilibrer ce qui ne l’est pas.