"Si tu es bien sage, tu auras une surprise". Loin d’être une récompense pour enfant modèle, le don de sagesse est cette capacité à goûter la bonté de Dieu en toutes choses. C’est le premier des sept dons de l’Esprit saint.
Qui n’a pas commencé par voir les choses avec son propre regard ? Qui d’entre nous n’évalue pas une situation selon son propre prisme, ses sentiments ou ses désirs ? Avec le don de sagesse, changeons de lunettes ! Comme le pape François l’indique, ce don nous permet de "voir le monde, les situations, les conjonctures, les problèmes, tout, avec les yeux de Dieu". Si, au terme d’une dispute conjugale, plutôt que de se faire la tête, les époux acceptent de se regarder, de se parler, voire de se pardonner, c’est le fruit de l’Esprit de sagesse. Au lieu de regarder leurs propres blessures et les torts de leur conjoint, ils goûtent la paix à construire et l’amour qui jaillit du pardon.
Dans la salle d’attente du médecin, dans les embouteillages, nous pouvons nous laisser envahir par le don de sagesse. Au lieu de nous jeter sur notre portable, fermons les yeux un instant et ouvrons nos cœurs à la présence et à l’amour de Dieu pour nous. Plutôt que de pester parce qu’il nous faut attendre encore une demi-heure, décidons de vivre cette attente en présence de l’Esprit saint. "Seigneur, je veux vivre ce temps avec toi, je décide de m’ouvrir à ta présence", selon les mots du frère Pierre-Yves Noyer. Il en est de même, remarque ce prêtre de la communauté de la Croix glorieuse à Toulouse, "quand nous goûtons l’amour de Dieu à travers une personne. Si notre cœur est ouvert, un seul mot de notre interlocuteur peut être utilisé par Dieu pour s’adresser à nous."
À la messe, alors que nous sommes agacés par la lecture hachée d’une lecture ou distraits lors de la Consécration, invoquons l’Esprit de sagesse afin que la Parole de Dieu pénètre dans notre cœur et agisse.
Dans la maladie, le don de sagesse est donné "afin que nous apprenions à contempler, au-delà de la souffrance, l’amour de Dieu", indique Paul-Marie Boutin, prêtre du diocèse de Bayonne. L’Esprit saint aide le malade à offrir sa souffrance, "non pas du bout des lèvres mais dans un mouvement plus grand", poursuit-il.
Enfin, la petite Thérèse a laissé l’Esprit de sagesse agir en elle. Alors que, lors d’une longue nuit de la foi, elle ressentait le néant, ses écrits montrent néanmoins qu’elle goûtait à la présence permanente de Dieu. Pour le frère Pierre-Yves Noyer, "Thérèse de Lisieux a fait l’expérience brûlante de l’amour de Dieu. Pour pallier l’aridité de sa prière, elle s’appuie sur sa foi et sa capacité d’aimer. Grâce au don de sagesse reçu, sainte Thérèse demeure en relation constante avec le Seigneur".
Alors, à l’invitation de saint François de Sales, recevons "la sagesse, (qui) n’est autre chose que l’amour qui savoure, goûte et expérimente combien Dieu est doux et suave".