Dans une Cour Saint-Damase encore peu remplie, le pape François et les fidèles ont partagé avec émotion ce jour de retrouvailles, ce mercredi 12 mai. Lorsque la voiture du pape François a fait son entrée à 9 heures précises dans le Cortile San Damaso – lieu où sont habituellement reçus les représentants politiques en visite au Vatican –, la Cour pontificale a semblé sortir d’un long sommeil. Sous les applaudissements, le pape François a consacré avec une joie non dissimulée un quart d’heure à échanger avec la foule, bénissant des chapelets, comme celui présenté par Fabrizio, père de trois enfants, venu de Potenza avec sa famille.
On ne remplace pas la présence physique du pape.
"Cela fait des mois que j’attends ce moment", a confié ce dernier à l'agence I.MEDIA sur place, les larmes aux yeux. L’impossibilité de se rendre à l’audience du Pape a été une souffrance pour l’Italien, qui avait pour coutume d’aller chaque mois à Rome. Converti il y a cinq ans, grâce notamment à un court dialogue avec le Pape au cours d’une audience publique, ce natif de Potenza a promis depuis de se rendre une fois par mois à une audience ou à un Angélus du pape. "On ne remplace pas la présence physique du Pape", reconnaît-il, "ni ses enseignements : c’est un pilier de ma foi".
Le pape François, connu pour son goût pour le contact direct avec le Peuple de Dieu, a confié lui aussi ne pas avoir apprécié cette période pendant laquelle, depuis la bibliothèque du Palais apostolique, il s’exprimait à eux en parlant « à rien, à une caméra ». Il a remercié le cardinal Mauro Piacenza, pénitencier majeur de la Sainte Église catholique, d’avoir été à l’initiative de la reprise de ces audiences en public. « Voir chacun de vous me fait plaisir car nous sommes frères et soeurs dans le Seigneur », a-t-il insisté.
Se réjouissant d’avoir pu échanger avec des personnes de toutes les régions d’Italie et nationalités du monde, le pontife a évoqué son dialogue avec une famille originaire de Suisse venue avec quatre garçons qui pratiquent tous le football – un sport qui a une place importante dans le cœur du pontife argentin. Il s’est même permis une plaisanterie, exhortant leurs parents à avoir une fille.
Sœur Marie-Constance, laïque consacrée congolaise résidant à Rome, a elle aussi vécu ces retrouvailles comme un « réveil » dans sa vie chrétienne. Touchée par les paroles du pape sur la « nuit obscure » de la foi, elle se réjouit de pouvoir à nouveau le saluer, même de loin, et lui apporter le réconfort de sa prière.
Dites-leur que je prie pour eux, et que je leur demande de prier pour moi.
« Il nous a demandés, en français, de prier pour lui », rapporte la jeune femme, accompagnée par d’autres vierges consacrées. « Nous lui avons répondu que nous récitions un chapelet à son intention tous les jours. Il a souri et nous a bénis », poursuit-elle avant de conclure : « c’est un jour que je n’oublierai pas ».
Avant de partir, le pape François a confié aux membres de l’audience la mission de porter un message à tous : « dites-leur que je prie pour eux, et que je leur demande de prier pour moi ». Accueilli par des « bentornato ! » chaleureux, l’évêque de Rome a enfin quitté la cour sous les applaudissements et les « Viva il papa ! »