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Lettre à mon filleul au jour de sa confirmation

CONFIRMATION
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Pierre Vivarès - publié le 07/05/21
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"En ce jour de ta confirmation, entouré de tes parents et de tes parrain et marraine, tu vas recevoir les dons de l’Esprit saint, tu vas découvrir la joie de prendre en main ta vie de foi, libre d’aimer et d’être aimé par Celui qui nous a donné la Vie."

Mon cher filleul, ta marraine et moi sommes dans la joie de t’accompagner en ce jour où tu reçois par le ministère de l’Église la plénitude de l’Esprit saint. C’est la même joie qui fut la nôtre au jour de ton baptême que le père Gabriel avait célébré. C’est la même joie qu’au jour de ta première communion. C’est la joie dont le Seigneur nous parle dans l’Évangile de Jean : "Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite" (Jn 15, 11). Il s’agit de la joie de voir l’œuvre de Dieu se déployer dans la croissance d’un homme et de voir un homme accueillir la puissance de Dieu dans sa vie. 

Ta marraine et moi t’avons porté dans notre prière depuis que nous avons su que tu allais venir au monde. Avant même que tu ne nous connaisses, nous te présentions à Dieu afin qu’il te donne tous les trésors de sa grâce et que tu les accueilles comme le plus beau cadeau que la vie pourrait t’apporter. Aujourd’hui nous sommes témoins que tu les as accueillis parce que tes parents ont été fidèles à la foi de leur baptême et t’ont permis de les connaître, de les comprendre et d’en vivre. L’éducation chrétienne que tu as reçue te permet de librement choisir aujourd’hui de suivre le Christ. 

Ta marraine et moi ne te porterons pas aujourd’hui sur les fonts baptismaux (tu es bien trop grand et bien trop lourd désormais !) : nous serons derrière toi pendant que tu recevras l’onction d’huile sainte qui te marquera du sceau de l’Esprit saint. Nous resterons derrière toi pendant que tu traceras toi-même le chemin de ta vie d’homme et de chrétien, toujours prêts à t’écouter, à partager avec toi tes questions, à te conseiller. Mais tu auras désormais en toi le Conseiller, le Consolateur, l’Esprit de Vérité, les sept dons de Dieu qui te seront le guide le plus utile et le plus sûr pour discerner. 

Si l’Église te propose de recevoir à ton âge la puissance de l’Esprit, c’est parce que, comme tes jeunes camarades, vous êtes à l’heure des choix. Ce ne sont plus simplement tes parents qui décident pour toi ce qu’ils jugent être bon. Tu vas devoir discerner par toi-même, au fur et à mesure, quelle route prendre pour ta vie : l’Esprit saint est Celui qui nous permet de discerner. Discerner quel homme nous voulons être, quels chemins prendre, quelles études entreprendre, de quels amis nous voulons être entourés, ce qui est juste et ce qui ne l’est pas, ce qui est bon et ce qui ne l’est pas. 

Dieu te donne l’Esprit [...] pour t’aider à discerner ce qui est bon pour toi et le chemin qui te mènera à Lui.

D’ici dix ans, ce qui n’est rien, tu vas devoir faire des choix qui orienteront si ce n’est toute ta vie du moins les grands axes de ton existence. Dieu te donne l’Esprit non pas pour te dire ce que tu dois faire, où le faire, comment le faire, mais pour t’aider à discerner ce qui est bon pour toi et le chemin qui te mènera à Lui. Invoque-le, prie-le, présente-lui tes questions et pèse avec lui les choix que tu fais. Il est avec toi et il sera avec toi tous les jours de ta vie. 

Mais n’oublie pas que la question n’est pas de savoir si tu vas être au service ou pas, car le chrétien est forcément quelqu’un qui est au service. La question est de savoir comment tu vas servir Dieu et nos frères humains. Là aussi l’Esprit saint t’est donné pour que tu discernes librement le chemin ou les chemins de service que tu voudras prendre dans ta vie. Tu as autour de toi de nombreux exemples de chrétiens, chacun avec leur tempérament, leur caractère bien trempé et leur originalité, qui te permettent de voir que l’on peut être profondément soi-même et profondément chrétien. Je dirais même que l’on n’est profondément soi-même que lorsque l’on est profondément chrétien, car Dieu nous permet de devenir ce que nous sommes. À toi d’inventer ta vie car tu es unique et tu n’es pas là pour imiter qui que ce soit mais pour devenir toi-même. Confirmé, tu seras alors adulte dans la foi et dans l’Église. Comporte-toi maintenant comme un adulte : responsable, autonome, membre actif de la vie de différentes communautés de foi auxquelles tu appartiens : famille, école, paroisse... Tu vas découvrir la joie de prendre en main sa vie de foi et de l’incarner concrètement chaque jour.  Tu recevras toujours plus que tu ne donneras. 

Ta marraine et moi sommes heureux d’être là, avec toi, pour t’entourer de notre prière et de notre affection. Goûte la joie de ta jeunesse et ne laisse personne te voler cette joie d’aimer et d’être aimé par Celui qui a donné sa vie pour nous, le Seigneur Jésus Christ. 

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